Des bimbos pour booster les ventes

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Pour bien vendre le dernier numéro de février 2014 de « Video Gamer », quoi de mieux qu’une tripotée de « bimbos » ? Viens, toi, le lecteur sans jugement critique, viens te prendre plein de nichons (bien gros et rebondis) dans la figure !

Bien sûr, on aurait pu avoir des posters d' »aventurières », d' »héroïnes », de « femmes d’exception du jeu vidéo ». Non ! Nous avons droit au magnifique terme de « bimbos ».
Alors, qu’est-ce qu’une bimbo ?
Wiki nous dit : « Jeune femme superficielle qui prend exagérément soin de son apparence et sait jouer de ses charmes ; une ravissante idiote, une gourde sexy. »
Donc exit le cerveau, le jugement, l’esprit critique, la personnalité.
Les femmes dans le jeu vidéo, c’est des bimbos, peut importe leur rôle.
C’est bien dommage, car sur le poster, on peut apercevoir, entre autres, quelques phénomènes :
– Lara Croft, de Tomb Raider (non, ce n’est plus une aventurière, c’est une jeune femme superficielle) ;
– Nilin, de Remember Me (non, ce n’est plus une battante, c’est une ravissante idiote) ;
– Faith, de Miror’s Edge (pareil, il ne s’agit plus d’une femme aux capacités incroyables, dotée d’un caractère bien trempé, non, simplement d’une potiche).
– Elizabeth, de Bioshock Infinite (Une jeune femme intelligente, combattive et mystérieuse ? Non, une bimbo…)
etc.

Je ne considère pas que cela soit trop de s’énerver sur une telle couverture, quand on connait l’importance des goodies pour faire vendre un magazine.
Non.
Tous ces personnages détruits par UN SEUL MOT, c’est vraiment exaspérant. Résumer toute une variété de personnages par la simple qualification de BIMBOS, c’est terriblement sexiste, réducteur et méprisant.

« Viens lecteur, on t’offre du kiff sexuel, viens t’exciter sur des meufs trop bonnes, des vraies bimbos ! Oublie que ce sont aussi des personnages jouables, aux caractères complexes et particuliers, ne les prends que ce pour quoi elles ont été mises dans ce poster : le kiff de la bimbo ».

Merci les mecs.
Le pire, c’est que je les trouve vraiment beaux, ces deux posters. Ils me font envie. Parce que ces femmes sont belles, mais aussi parce que ce sont des personnages auxquels j’ai joué, que j’ai incarnés. Mais ce terme de « bimbo » détruit tout, car il est terriblement racoleur et salissant.

Je ne vois pas pourquoi on a préféré le mot « bimbo » à « aventurière », « héroïne » ou même « femmes », tout simplement.

Encore une fois, 52 % des joueurs sont des femmes… Et si on arrêtait de les prendre toutes pour des morceaux de viande faites pour appâter le mâle à manettes ?

Édité par Mar_Lard

Au Gros Objectif

J’ai déjà envoyé un article, mais des anecdotes me sont revenues. J’ai travaillé en tant qu’extra dans un laboratoire photo, deux fois deux mois d’été, et quelques jours par-ci par-là, ça aide toujours à arrondir les fins de mois d’étudiante.

Quand j’ai commencé, je ne savais rien du domaine de la photographie, rien, nada, à part appuyer sur le bouton et hop la photo était prise. Pareil en ce qui concerne le domaine de la vente, j’ai tout appris sur le terrain. A la fin du premier mois, j’étais au point sur les bases, et si jamais j’avais besoin d’aide, eh bah, j’allais en demander. Statuons d’abord que dans ces magasins, sur 5 magasins, 1 seul a pour responsable une femme, mais que quasiment tous les vendeurs sont en fait des vendeuses. Parce qu’il faut « bien présenter », alors que le responsable, lui, répond aux questions les plus techniques. Il y a 1 vendeur à temps complet, et un qui avait été engagé il y a deux ans mais qui a rapidement abandonné, alors qu’on lui avait donné le poste de responsable même si il n’était là que depuis peu et que d’autres, femmes donc, avaient plus d’expérience.

Je vous passerais mes expériences avec l’un des responsables, extrêmement macho et qui me donnait les tâches les plus ingrates tout en accumulant les blagues graveleuses, je pense que le sujet a suffisamment été abordé. De même pour tous les clients plus absorbés par mon sourire/mes yeux/ ma féminité avérée que par mon discours.

J’adorais mon boulot, et si je suis partie c’est plus par mésentente avec la direction que pour le travail en lui même. C’est un métier où les sentiments sont forts: souvent, des personnes copient de vieilles photos, de moments heureux, ou de personnes décédées, on développe des photos de voyage, des mariages, bref, le contact est extra.
Et il y a les autres personnes. Ceux qui s’y connaissent et le font savoir, ou qui ne s’y connaissent pas mais s’y connaissent forcément plus que la vendeuse de 17-18 ans (heureusement que je fais plus âgée, même si pas assez pour faire crédible, visiblement). Beaucoup m’ignorent pour parler directement à mon responsable parce que ces messieurs veulent le best du best. C’est à dire, un homme, un vrai, qui a de l’expérience dans la photo, domaine d’hommes, vu qu’il dirige une bande de nanas. Je n’aime pas ces clients qui ont décidé que je ne pouvais pas leur fournir ce dont ils ont besoin, même quand il s’agit de choses simples. A noter que des femmes aussi font partie de cette catégorie….

Parmi eux, un acteur français, on a qu’à l’appeler M.Objectif. Ce cher monsieur a déposé sa commande de photos pendant ma pause déjeuner. Quand je suis retournée travailler, ma collègue m’a annoncé « M.Objectif est passé, c’est un gros client, tout doit être fait pile à l’heure sinon il fera un scandale ». Ravie de le savoir, je ne sais pas qui est ce monsieur. Elle m’a dit dans quoi il avait joué, toute aussi ravie, un client, c’est un client, acteur ou pas.
Plus tard dans la journée, un monsieur entre dans le magasin. Mon responsable est à la production (il s’occupe du développement des différentes commandes), ma collègue déjeune, je suis au comptoir, je l’accueille.

« Bonjour Monsieur !
-….
-… Bonjour ?
-…
– Je peux vous aider ?
-… Non mais euh geste vague vers mon responsable qui n’a pas tourné la tête
– Je peux faire quelque chose pour vous ? »

Intérieurement, je commençais à m’agacer. Mon responsable se tourne vers moi et cingle : « C’est M.Objectif, il veut ses photos ». Suis-je bête, je ne l’ai pas reconnu, cet acteur que je ne connais pas. Les joues rouges de m’être faite rabaissée devant un client, je sors les fameuses photos, et lui donne, attendant qu’il les vérifie pour l’encaisser. M.Objectif décide d’étaler ses photos une à une sur le comptoir. Certes, excusez-moi, je vais faire autre chose pendant ce temps là, pas très envie de faire la potiche. Je me remets au travail, pendant qu’il contemple son oeuvre.
Mon responsable va pour partir déjeuner. M.Objectif le choppe par le bras et lui déclare (je m’en souviendrai TOUTE MA VIE) :

« J’ai besoin d’un avis macho et viril pour mes photos »

J’ai eu l’impression de recevoir une claque. Il ne m’avait pas adressé la parole, m’avait ignoré, s’était conduit en buffle, parce que Monsieur ne veut pas avoir affaire à une femme, point à la ligne. Mon responsable lui a donc prodigué ses conseils pour choisir des photos DE SES FILLES pour en faire des posters. Oui, oui, un avis macho et viril pour faire des posters des photos de ses filles et leur offrir. Le père rêvé, hein.

Posters que j’ai dû, en plein rush de l’après-midi, mettre sous cadre à une cadence effrénée.
Arrive M. Objectif en fin de journée pour récupérer ses posters, déjà payés. Il me lance « Si on pouvait faire vite, parce que je tourne, là. » Au cas où je n’aurais toujours pas compris qu’il était bien, bien, bien plus important que moi.

Sachez que M.Objectif est revenu, et que je l’ai reconnu. Je lui ai tout de même demandé son ticket pour récupérer ses photos, alors qu’il soupirait. Puis, je l’ai regardé droit dans les yeux sans jeter un coup d’œil à son ticket, que j’ai froissé, puis jeté à la poubelle avant de lui récupérer ses photos.

Acteur à la grosse tête, ça peut passer. Acteur misogyne à la grosse tête, faut pas déconner.

Oui, le responsable était macho aussi. Mais j’ai quand même très mal vécu qu’il ne me soutienne pas dans cette situation, alors que dans un autre magasin, un responsable aurait répondu « Je vous laisse avec ma collègue, elle est parfaitement compétente pour répondre à vos question », c’est arrivé, souvent même. En plus de me laisser tomber, il a même participé, par ses réactions, à me faire me sentir comme le dernier des chewing-gums dégueulasses collés sous nos chaussures. Il m’a fallu un an pour prendre assez confiance en moi dans ce métier pour commencer à le remettre à sa place, et à ne plus me laisser faire du tout par ce genre de clients.

Édité par Mar_Lard

Ca arrive trop souvent

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Ici, un joueur réclame la primauté sur une clé d’accès beta pour The Elders Scrolls Online, sous prétexte que c’est un « jeu de garçons » et qu’il est un garçon.

Je suis vraiment fatiguée de ce genre de comportement.
« Oh ça va c’est de l’humour. » Non ça n’a rien de drôle, c’est même horripilant, j’entends cette blague bien trop souvent dans le milieu des MMORPG. Et quand je réponds c’est souvent 2 ou trois mecs qui me tombent dessus, argumentant que je dis des âneries, qu’il faut pas abuser, que en général ils sont d’accord avec moi mais pas sur ce coup là (et en fin de compte ils sont RAREMENT d’accord avec moi).
Bref messieurs par pitié arrêtez ce genre de « blagues ». Bien sur que Sofiane n’a pas dit ça méchamment mais c’est justement ça le problème, c’est une blague commune qui ne choque plus. Et si un truc comme ça ne choque pas ça peut malheureusement entraîner l’acceptation de choses similaires mais plus graves.

Édité par Mar_Lard

Ne JAMAIS gagner à FIFA quand on est une fille, jamais!

Une histoire simple et banale, mais qui m’a carrément dégoutée du jeu FIFA (entre autres).

Je suis une gameuse et c’est de famille, mes parents m’ont très tôt mis devant le PC avec eux pour jouer à Loom, Indiana Jones, Myst, Zork Nemesis…

Aujourd’hui encore, mes parents sont de gros gamers, c’est une passion « familiale, » on se prête des jeux, on parle de nos parties mais jamais on ne se juge sur nos genres ou âges. Bercée dans ce cocon familial et étant plus jeux solo, je ne savais pas que les filles « ça ne sait pas jouer, d’abord ! » J’ai vite déchanté en jouant à des jeux contre des potes…

Une après-midi, un pote passe avec un ami à lui, les deux sont fans de FIFA et de foot, à cette époque j’aimais bien le foot et je jouais avec mon copain de l’époque à FIFA et PES, donc on en vient rapidement à se faire un 1 contre 1, le perdant faisant tourner la manette.

Je laisse commencer les deux potes, ils se vannent, rigolent et se prennent chacun des bonnes raclées. Ambiance sympa et normale, quoi.

Et puis, mon tour arrive contre mon pote, on choisit nos équipes et on commence, on fait une partie de folie: il mène, je galère grave, mais on finit sur match nul. On se marre, première fois que je lui tiens tête sur un match. Toujours cool et normal.

De là, le tour de l’ami de mon pote arrive: il mène 1-0 et là, j’égalise et il en est tellement surpris que je lui mets un 3-1 sans trop galérer. Et là, la déception commence pour moi… Il vit mal d’avoir perdu.

Mon pote le vanne « Hahaha, alors toi qui aimes pas perdre, là en plus tu te fais battre par une fille, t’as la rage, non ? » Oui, il a la rage. On DOIT refaire un match de suite, parce que c’est pas possible qu’il ait perdu comme ça, contre moi. Il était pas dedans, mon niveau de débutante l’a troublé, faut recommencer pour montrer qu’il peut gagner.
Soit. Un peu étonnée, mais pensant qu’il en rajoute pour rigoler, j’accepte et le vanne un peu.

2eme match: je gagne 2-0.

La catastrophe… Il en a marre, il ne veut plus jouer. J’ai triché ou c’est « la chance des débutants », c’est pas possible qu’il se soit fait battre par une fille. Il boude.

Mon pote et moi, nous sommes mal à l’aise, du coup mon pote prétexte un rendez-vous qu’il avait oublié pour repartir avec son ami.

Je les raccompagne et au moment de se dire au revoir, monsieur-pas-content a refusé de me faire la bise et m’a clairement dit froidement, droit dans les yeux: « je suis vraiment fâché que tu aies gagné, je ne supporte pas d’avoir perdu contre une fille à FIFA, c’est pas normal. »

Évidemment, sa réaction m’a choquée et blessée mais le pire c’est que je m’en suis voulue d’avoir gagné contre lui.

C’était en 2009 et j’ai eu droit à d’autre remarques ou réaction sexistes en jouant avec des copains, mais jamais aussi « violentes. »

Depuis, j’évite de jouer avec des garçons un peu sexistes de la manette et joue beaucoup avec mon copain qui fait partie des joueurs normaux qui ne juge jamais un joueur sur son âge ou son genre et c’est beaucoup plus sympa!

Flingues entre coui… Euh, entre copains

J’ai trois histoires, mais ce sont trois parmi tant d’autres. Je joue depuis que je suis gamine, et j’ai subit les fameux « Tu joues à quoi, Barbie Equestre ? » (en l’occurrence oui, il est très bien ce jeu). Je suis en couple, et mon compagnon est aussi geek que moi, avec chacun nos préférences en matière de support ou de jeux. Sur ceux que nous avons en commun, nous aimons jouer ensemble en réseau.

Première histoire, Halo 3, Multijoueur

J’avais découvert le multijoueur de ce jeu le jour même, et après plusieurs parties avec à peu près tout le temps les mêmes joueurs où mon classement a varié, je finis première. Tout de suite, les réactions audio fusent, « Putain c’est qui ce connard » etc. Hors, la tête pleine de bulles suite à cette victoire, je chope le casque, allume le micro, et leur annonce « Et vous vous êtes fait battre par une fille ». D’accord, ça n’est pas très gentil. Mais après des années de « C’est la chance du débutant », « J’ai été distrait », et portée par mon succès, j’ai cherché la merde. Bien évidemment, ça n’a pas tardé « Non mais c’est un mec qui tient la manette, lâche le casque pétasse, c’est n’importe quoi ». Ça m’a blessée, même si j’ai un peu ri de les voir aussi en colère. Mon compagnon, lui était juste vexé que des mecs comme ça soient plus haut que lui dans le classement, et du coup, on a changé d’équipe et on est repartis trucider du Spartan.

Deuxième histoire, Red Dead Redemption, Multijoueur

Là, pas trop possible de jouer ensemble, je me contentais juste de lui indiquer où étaient situés les ennemis (il est daltonien, les noms verts sur le désert jaune, c’est moyen). Ce qui était hilarant, c’était que les autres parlaient sur le chat commun, où on pouvait les entendre. Du coup, on avait des « Mais le vieux mec là, (pseudo de mon compagnon), il me soûle ! ». Au bout d’un moment, je dis à mon compagnon qu’on pourrait les prévenir, quand même, parce que ce n’était pas très juste de les tirer comme des lapins alors qu’ils n’arrêtaient pas d’annoncer leurs plans. Il me tend le casque, il n’aime pas trop parler dedans à part avec des amis. Je sentais déjà ce qui allait arriver. Je leur ai dit « Vous savez, on entend tout ce que vous dites, vous êtes sur le chat commun ». Ils ont parlé en même temps, puis « Attends (pseudo) a dit un truc on aurait dit une meuf, c’est pas possible il tire en plein dans nos têtes » « Ouais mais en même temps il joue comme un bâtard donc c’est possible ». En gros, ils ont débattu, en sachant qu’on les entendait, sur le fait qu’être doué, c’était incompatible avec la féminité, mais par contre, attends, les filles, c’est vicieux et ça joue pas franco, ça se cache comme des poules apeurées.

Troisième histoire, SoulCalibur IV

Je suis sur mon canap’, avant d’être en couple, avec un garçon qui me plait. Je lui propose de jouer, et on se fait une partie de Soul Calibur. Je prends mon perso créé, on joue. Je l’explose, il me dit « Ah mais c’est ton perso tu le connais bien ». Je ne dis rien, je change de perso, rebelote, il perd. « C’est la chance du débutant ». J’ai posé la manette, je lui ai dit que j’avais le jeu depuis deux mois et que ma petite soeur et moi passions tout notre temps dessus. Il a eu un regard étonné, et on a arrêté de jouer. Pour d’autres raisons mais ça a participé, je ne l’ai jamais revu.

Trois petits témoignages, et à côté de ça bien d’autres, mais aussi quantité de parties avec mon compagnon, et nos amis, et la seule chose qu’ils me reprochent: d’être aussi fière quand je gagne. Peut-être que si on ne m’avait pas dit que les filles sont nulles aux jeux, je n’aurais pas cette impression d’avoir abattu une montagne quand je bats un garçon à un jeu.

Edité par Mar_Lard

Le test de la ménagère

Lundi 13 janvier 2014, Commitstrip – « le blog qui raconte la vie des codeurs » – récidive :

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« Le test le plus difficile à passer » : créer une appli que même ces bécasses de « ménagères » puissent comprendre…C’est bien connu que les femmes n’utilisent aucune appli Internet…Et c’est quand même plus simple de faire porter la responsabilité de ses échecs à l’utilisateur en recourant à des clichés sexistes éculés, plutôt que de s’appliquer à concevoir une interface ergonomique…

Je voudrais parler à UN technicien…

L’histoire qui suit m’est arrivée il y a quelques années. Petit placement de contexte : à l’époque j’étais formateur / consultant pour une grosse boite de télécommunication, et je supervisais des call center chez des partenaires. Une grosse partie du job consistait à aider la montée en compétence des employés de la hotline.

Ce jour là je faisais du tutorat avec une jeune femme sortie tout juste de formation et qui prenait ses premiers appels. C’était sa première expérience professionnelle, elle avait peu de qualifications et nous étions dans un bassin d’emploi totalement sinistré. En clair ce job était une grosse opportunité pour elle et elle se mettait une pression de dingue. Cependant, malgré ce fort stress décuplé par ma présence, elle assurait. Elle était appliquée, méthodique et mieux encore elle se montrait très prévenante envers les clients. Beaucoup d’ailleurs lui disaient que c’était plus agréable de parler a quelqu’un avec « une voix charmante » (ce qui est aussi sexiste d’une certaine façon, mais ça reste gentil comparé à la suite).

Au bout d’un moment, mon élève tombe sur un chef d’entreprise au langage châtié qui après lui avoir demandé si il était bien au standard insiste pour « parler à UN technicien ». Elle me regarde ne sachant pas quoi faire, je lui fait signe d’insister et de ne pas se laisser démonter. Elle prend une grande respiration et avec tout ce qu’elle à de confiance fini par décider le client à lui exposer son problème.

Cependant ce dernier est de bien mauvaise volonté : il lambine, il grogne, se plaint tout le temps, bref il montre bien qu’il n’est pas content d’avoir à faire à une femme. Il n’insultait pas mon élève mais à mes oreilles c’était tout comme tellement il la prenait de haut. Je voyais bien à quelle point elle perdait confiance en elle, minée par le blabla de l’autre blaireau. Elle me demanda alors si je pouvais la remplacer et finir de m’occuper du client car elle « n’était pas au niveau ».

Je lui ai donc demandé de dire à ce client qu’il allait être rappelé d’ici 20 min. On fait une petite pause et après nous être un peu vidé la tête à la machine à café, je lui demande ce qui s’est passé. Elle se confond alors en excuses, dit qu’elle n’était pas assez bonne techniquement, que l’informatique c’est pas un truc pour une femme et qu’elle était désolée d’avoir « loupé » ce client…

20 minutes passent, et je propose à mon élève la chose suivante : c’est moi qui allait rappeler le client, mais j’allais juste lui servir de « voix ». Je ne ferais que suivre ses consignes pour donner des infos au client.

Forcément, dès lors qu’il entendit une voix d’homme, le client devint doux comme un mouton, et docile comme un lapin nain. Plus risible encore, il louait ma maîtrise technique et mon aptitude à comprendre son problème alors que si j’avais vraiment été aux commandes, le ton aurait été bien plus sec. Au bout du compte, le client fut ravi de la façon dont son problème fut réglé, et me lança le crapuleux sous-entendu que « c’est quand même mieux quand c’est quelqu’un de compétent qui s’en occupe ».

Mon élève réalisa alors que c’était le client qui avait un problème, et que ce n’était pas elle qui devait se remettre en cause. Pour ma part, je venais d’être témoin de quelque chose qui me stupéfia : j’avais fait ce job pendant des années et je n’avais jamais été confronté à ce cas de figure.

C’était sans doute l’une des premières fois que je réalisais que le sexisme ordinaire est une véritable pénalité dans le monde du travail. Malheureusement ça n’allait pas être la dernière, et les années suivantes j’eu moult nouveaux exemples du même acabit.

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[Note de Mar_Lard]
Ce témoignage montre bien les dégâts insidieux de la discrimination sur l’estime de soi…Voici comment, à force d’ostracisation méthodique, à coups de micro-humiliations normalisées jusqu’à être intégrées par la victime elle-même, on en vient à des clichés autoréalisateurs tels que « l’informatique, c’est pas un truc pour une femme ».

Édité par Mar_Lard

Le Journal Du Geek cherche des babes au CES 2014

Pour cette édition 2014 du Consumer Electronics Show, on sent chez le Journal du Geek une vraie volonté de couvrir du contenu de fond :

Twitter - JournalDuGeek- On va essayer de vous trouver ...

Avec toutes les annonces et les projets d’avenir dont il était question au salon, c’est clair que la recherche d’hôtesses dévêtues était de la plus haute priorité pour satisfaire le lecteur… Du grand journalisme d’investigation.

Le logiciel libre se conjugue au masculin

[Mise à jour – 24/01/2014]

La publication de cet article ne fait pas l’unanimité chez l’équipe MHFreq. Après discussion, une majorité de modérateurs estime que cette contribution n’aurait pas dû être publiée. La question du langage non-sexiste est complexe et le débat fait rage même chez les féministes. Le caractère problématique du premier mail publié ici n’est donc pas évident, même si la discussion qui s’ensuit révèle effectivement un certain conservatisme du milieu. MHFreq ayant vocation à être pédagogique et grand public, cette contribution ne nous semble donc pas forcément adaptée à notre ligne éditoriale, voire même contre-productive étant donné qu’elle suscite l’incompréhension de notre lectorat.
Nous ne souhaitons pas retirer un article une fois publié, mais il nous semblait important d’apporter ces précisions.

Janvier 2014, non-échange par mails sur le sexisme dans le Logiciel Libre :

Le groupe d’utilisateurs de Logiciels Libres xxx en collaboration avec xxx proposent aux sympathisants de se retrouver l’un des mardis ou jeudis de chaque mois (selon calendrier) pour échanger autour du Logiciel Libre et des réseaux libres, discuter de nos projets respectifs et de lancer des initiatives locales. Ce repas est ouvert à tous, amateurs de l’esprit du Libre, débutants ou techniciens chevronnés.

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Bonne année et merci pour l’invitation xxx,
Je note que le mail que tu as envoyé utilise des termes uniquement masculins.
Peut-être est-ce parce qu’il n’y a que 1,5% de femmes qui développe dans le logiciel libre contre 8% dans le logiciel privatif et qu’il n’y a donc pas nécessité de s’adresser à un si petit nombre ?
Qui sait, par ce mail si l’idée que l’égalité dans ce secteur serait un tout petit peu aidée pourrait germer… ne serait-ce par exemple qu’en modifiant la grammaire de représentation employée? Oui, les utilisateurs, sympathisants, amateurs, débutants techniciens, chevronnés ou pas peuvent aussi se conjuguer au féminin, comme une invitation à toutes celles qui ne peuvent se représenter dans le logiciel libre, toujours vu et montré sous l’angle d’un tas de barbus boutonneux… ZZZ

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Bonsoir ZZZ,
Voyant ton message je ne peux m’empêcher d’y répondre car je suis profondément exaspéré des dérives sémantiques que l’on observe de nos jour au nom de prétendue équité.

En français les noms communs ont un genre masculin ou féminin. La représentation neutre d’un mot n’existant pas, lorsque celui-ci qualifie une personne sexuée c’est la forme la plus simple d’écriture qui est choisie. Je parlerais donc pour ne froisser personne de la forme canonique. Par exemple l’adjectif « beau » (canonique) est plus compact qu’en mode décliné au féminin « belle » et l’osque l’on vise une personne sans en connaître le sexe à priori on se rabat sur la forme canonique.
Certains mouvements féministes, n’acceptant pas cette règle élémentaire de simplification dans l’expression orale et plus généralement dans la communication, exigent que tous les termes soient déclinés sous les deux formes ; ainsi on ne dit plus madame le maire mais madame la mairesse (terme que je trouve personnellement fort déplaisant et qui qualifie initialement la femme du maire en non l’élu du peuple). Personnellement je ne me suis jamais senti choqué de voir que l’on m’identifie comme UNE PERSONNE et ne revendique pas l’existence du mot « person » pour cela (c’est pas bô).

S’il faut dupliquer tous les termes dans les deux formes FÉMININ/MASCULIN pour satisfaire tout-le monde les textes deviendront lourds et indigestes pour un apport nul voire négatif.
Le langage est la pour la communication et d’ailleurs on dit une grenouille et un crapaud, or la grenouille mâle existe ainsi que le crapaud femelle, idem pour la girafe… mais que font les défenseurs des animaux ?

À compliquer les choses simples on finit par les délaisser, mais rassurons-nous, dans quelques décennies la forme neutre existera enfin dans la langue parlée officiellement dans ce pays car l’anglais aura fini de se répandre en occident tandis que nous seront, parlant notre patois franco-latin tels les vieillards que furent nos grands-parents, les derniers témoins de cette époque baignant dans une culture machiste. Tiens macho ça veut dire mâle en espagnol, tandis que la femelle c’est « hembra ». Parle-t-on d’attitude HEMBRISTE… faudrait inventer le nom !

Inscris-toi et viens au XXX ce jeudi afin que nous puissions échanger sur le sujet…

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Non M,
ce que tu écris n’est pas recevable, c’est toujours et encore la même litanie des dominants qu’il faut se farcir, ce que tu écris est toujours et encore la même violence dans la non reconnaissance des femmes.
Je trouve incroyable que tu ne puisses pas entendre ce que j’écris, la responsabilités des organisateurs de ces manifestations n’est donc jamais à remettre en cause? Lorsqu’une femme se donne la peine d’évoquer les inégalités patentes et propose une solution simple et facile à mettre en place, ta seule réaction est que tu lui retournes le discours de l’excédé des dérives sémantiques et d’une soit-disant règle élémentaire de simplification? Mais qui a édicté cette règle? Qui l’applique à ce point que ton texte est exclusivement adressé au masculin? Cela ne te questionne donc pas plus que seulement 1,5% des développeurs du libre soient des femmes? Cela ne te dérange pas?
Tu restes persuadé de ton bon droit, de la force de TA neutralité, mais tu n’as jamais eu à subir le sexisme du libre, ben oui, tu es un homme, et je n’ai absolument aucune envie d’échanger dans ces conditions stupides de non discussion,
il faudra que tu commences par avancer un peu sur la question de l’égalité avant que je vienne échanger en face à face avec toi.
Pour info, Je publierais sur seenthis cet échange de mails en l’anonymisant si cela te dérange d’être nommé. ZZZ

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Deux réponses :
1. Pour faire simple soyons brèves et brefs.
2. Pour vivre heureuses, heureux soyons cachées, cachés. Je n’ai aucune avidité médiatique et laisse gloire et célébrité à celles et ceux qui ne peuvent s’en passer.

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Voila, je souhaitais que cet échange soit inscrit ici, parce que pour moi il est extrêmement violent et représentatif de ce que les femmes dans le libre s’entendent répondre en rigolant quand elles parlent d’égalité. Incommunication, sexisme et colère, j’ai pourtant bien tenté d’en parler avec des mots si simples à modifier, du coup je suis totalement dégoutée et je n’ai carrément aucune envie de participer à ces rencontres.

Cet article est également visible sur seenthis.

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Sur le sujet du langage non sexiste, vous pouvez lire ces deux articles qu’on ne rappellera jamais assez: Guide du langage non sexiste chez Madmoizelle et Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques chez Genre!.

Édité par Alda

Sexisme à 300.000 km/s

Les éditeurs de logiciels ou les fabricants de consoles ne sont pas les seuls à axer leur communication autour de propos sexistes. C’est ainsi que Numericable, câblo-opérateur et FAI français, a commis cette publicité dans le journal 20 minutes du Lundi 6 janvier :

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C’est bien connu, non seulement les femmes sont indécises et versatiles mais en plus elles ne téléchargent jamais rien sur Internet. Savent-elles au moins ce qu’est un ordinateur ? Au vu de cette publicité, certains commerciaux semblent persuadés que non.

L’agence Fred & Farid qui a conçu la campagne n’en est pas à son coup d’essai en matière de sexisme.

Face au bad buzz sur Twitter, Numéricable a tenté de rectifier le tir avec une suite à la publicité:

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Comme si un cliché sexiste en sens inverse allait arranger les choses…
Édité par MarLard

Mise à jour par Mar_Lard 07/01/2014 – 19:40

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes a déposé plainte auprès de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité.

Sources :