1982 : une publicité non-sexiste pour Atari

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Les publicités pour jeux vidéo n’ont pas toujours étées genrées ! Le marketing d’Atari était familial, destiné aux garçons comme aux filles, comme LEGO à ses débuts avant de s’orienter vers un marketing stéréotypiquement masculin.

La chambre de cette jeune joueuse n’est pas genrée : le tutu de danse côtoie la batte de baseball, le ballon de foot, la guitare, le globe, le robot, le microscope…

D’autres publicités familiales vintages pour jeux vidéo/informatique : http://merylalper.com/2012/07/24/children-families-and-vintage-computing-ads/

Gameuse 1 – Snob misogyne 0

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« Un type narquois dans la queue au café jette un oeil à mon T-shirt Bioshock Infinite, suggère que je n’y ai « sans doute même pas joué ». Alors je lui ai révélé la fin. »

Rae Johnston est une critique et chroniqueuse jeux vidéo & technologie pour Techlife.net. Les jeux, ça la connaît… mais une femme ne peut pas afficher son amour de la culture geek sans que le premier connard venu mette en cause ses connaissances et sa passion. Le snob misogyne est un spécimen de gamer fort déplaisant et un peu trop répandu ; le mythe de la « Fake Geek Girl », la terrible Fille Faussement Geek qui feindrait son intérêt uniquement pour attirer l’attention masculine, a la vie très dure ! (Car chacun sait que si les femmes s’intéressent à quoi que ce soit, c’est uniquement pour séduire les hommes, les succubes). Quelle gameuse n’a jamais eu droit à un interrogatoire malhonnête pour « vérifier » ses connaissances de la part d’un brave gardien des brevets de « vraie geekerie » ? C’est pourquoi ce K.O. parfait de Rae Johnston est si satisfaisant : spoiler les énormes révélations de l’incroyable fin de Bioshock Infinite, superbe punition pour le malotru qui se permettait de la mettre en doute sans avoir fini le jeu lui-même…

L’anecdote a eu un incroyable succès ; vengeance symbolique pour toutes les gameuses qui ont fait face à la même situation… Le tweet de Rae Johnston a été relayé plus de 9000 fois, mis en favori plus de 6000 fois, repris par la presse geek et applaudi par des personnalités telles que l’auteure de comics Gail Simone, l’acteur Wil Wheaton… et une doubleuse de Bioshock Infinite, Courtnee Draper ! Rae Johnston en a donc fait un post de blog pour clarifier l’histoire. Morceaux choisis :

« Alors que j’attendais un café, un autre client a remarqué mon T-shirt Bioshock Infinite. Comment m’en suis-je rendue compte ? Parce qu’il me fixait avec ce que l’on peut uniquement décrire comme de la désapprobation méprisante. J’ai rapidement compris sa réaction quand il m’a accusé soudainement et venimeusement : « Tu n’y as sans doute même pas joué. » »

« Malgré le fait que l’immense majorité de mes collègues, lecteurs et spectateurs acceptent complètement mon travail dans l’industrie du jeu vidéo, je rencontre du scepticisme sur ma passion quotidiennement. Je ne vais même pas parler du harcèlement que je subis quand je joue en ligne. Quand les jeux apprennent à me connaître, ils comprennent vite que je suis ‘légitime’ – mais est-ce que ça arrive à mes alter-egos masculins ? Parfois, bien sûr, mais absolument pas si systématiquement. Les raisons avancées pour ma « geekerie ostensiblement fausse » vont du fait que j’ai travaillé comme modèle, comme actrice, au fait que j’ai aussi des passions hors des jeux ou du ‘monde geek’, mais mon apparence physique et surtout, mon genre sont de loin les plus communes. »

« Ma première intention était de lui raconter la fin pour lui prouver que j’y avais joué. Mis à part le fait que je n’ai absolument pas à le faire, je n’ai pas pensé qu’il pouvait me rétorquer « tu as juste lu un wiki » ou « tu l’as sans doute regardé sur Youtube ». (…) Ce que j’ai fini par lui dire (calmement, malgré ma colère) suffisait pour rendre évident que j’avais effectivement joué au jeu, en plus – oui – de lui gâcher si il ne l’avait pas fait. Alors que je lui parlais, je me suis rendue compte à son expression qu’il n’avait sans doute pas fini le jeu lui-même.

Je ne vais pas mentir, c’était fantastique de retourner la situation contre cette personne qui voulait m’humilier – le jour de mon anniversaire en plus. (…)  Je ne peux même pas décrire à quel point j’étais fière de m’être défendue. Je subis des gars comme ça en ligne chaque jour, et pouvoir prendre ma revanche – dignement – était incroyablement plaisant. »

« J’ai fait ce que je pensais être juste, dans un moment de frustration, provoquée  par des années à subir la misogynie en ligne – culminant dans cette opportunité de répondre dans la vraie vie. »

Sources :
http://www.forbes.com/sites/carolpinchefsky/2013/04/12/girl-gamer-and-troll-fight-over-bioshock-infinite-girl-gamer-wins/
http://www.themarysue.com/rae-johnston-fake-geek-girl-gamer-tweet/

 

Free Comic Book Day à la française

À l’occasion du Free Comic Book Day, le Comics Zone de Lyon distribuait des fasicules de comics dessinés par des fans et des habitués. La couverture ?

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« Les gars, c’est le jour des comics gratuits ! »

Power Girl, arborant un décolleté encore plus ridicule que dans le comic original. À peine si on remarquerait que l’artiste lui a rajouté une bonne couche de maquillage séducteur et des bijoux, étant donné qu’il a préféré focaliser sur sa poitrine plutôt que sur son visage. Elle est là (enfin, ses seins sont là) pour attirer les fans de comics, représentés comme des mecs en chien évidemment…

Finalement, ce dessin résume excellemment un problème bien implanté dans la comic-culture : des héroïnes dessinées de façon objectifiante, sans considération pour leur personnalité, à destination d’un public imaginé comme exclusivement masculin, hétérosexuel et forcément en rut. Quel dommage, pour une initiative censée élargir le public des comics, de choisir une illustration sexiste et excluante en couverture…

Sources :
http://www.comicbox.com/index.php/news/la-power-girl-classique-de-retour-pour-le-free-comic-book-day/
http://www.comicsblog.fr/15672-Power_Girl_accueille_le_Free_Comic_Book_Day_de_Comics_Zone__Lyon
(Notez que comme souvent, la presse spécialisée fait dans la connivence : « on retrouve Power Girl en pleine(s) forme(s) », « son costume classique qui manque à beaucoup. Evidemment, cela produit son petit effet auprès des habitués de ce comics shop… »)

30 jours de sexisme

Article sur Kotaku Australia (en anglais).

La journaliste jeux vidéo Alanah Pearce a documenté tous les commentaires sexistes qu’on lui a adressé pendant un mois (Avril 2013). Elle en a retiré 77 exemples, qu’elle détaille dans cet article  : des hommes qui exigent qu’elle se dénude, qui lui font des propositions obscènes, qui mettent en doute ses compétences…