Catégories : Jeux vidéo
Les pubs Wartune
Vous les avez sûrement déjà vues : ces pubs pour le jeu de rôle en ligne Wartune saupoudrent vos pages web de femmes dénudées, dans des poses lascives, vous promettant monts et merveilles (« vous méritez une orgie aujourd’hui! », « 18+, adultes uniquement »). Le jeu, une simple copie de World of Warcraft, n’a en réalité pas grand chose de sexy…mais les corps de femmes font vendre !
Wartune a récemment été épinglé pour l’utilisation du label « Adults Only » de la ESRB (l’agence de notation des jeux vidéo américaine) : en réalité, le jeu n’a jamais été évalué… Ils ont donc remplacé leur faux label par une annonce « Réservé aux gamers masculins » et « Hommes uniquement : entrez à vos risques et périls ! », ce qui peut sembler quelque peu contradictoire avec leur stratégie publicitaire…
Sources :
http://kotaku.com/esrb-tells-browser-game-to-quit-bragging-that-it-was-ra-504523307
http://eschergirls.tumblr.com/tagged/Wartune/
« Prouve que tu es une fille »
1982 : une publicité non-sexiste pour Atari
Les publicités pour jeux vidéo n’ont pas toujours étées genrées ! Le marketing d’Atari était familial, destiné aux garçons comme aux filles, comme LEGO à ses débuts avant de s’orienter vers un marketing stéréotypiquement masculin.
La chambre de cette jeune joueuse n’est pas genrée : le tutu de danse côtoie la batte de baseball, le ballon de foot, la guitare, le globe, le robot, le microscope…
D’autres publicités familiales vintages pour jeux vidéo/informatique : http://merylalper.com/2012/07/24/children-families-and-vintage-computing-ads/
Gameuse 1 – Snob misogyne 0
Rae Johnston est une critique et chroniqueuse jeux vidéo & technologie pour Techlife.net. Les jeux, ça la connaît… mais une femme ne peut pas afficher son amour de la culture geek sans que le premier connard venu mette en cause ses connaissances et sa passion. Le snob misogyne est un spécimen de gamer fort déplaisant et un peu trop répandu ; le mythe de la « Fake Geek Girl », la terrible Fille Faussement Geek qui feindrait son intérêt uniquement pour attirer l’attention masculine, a la vie très dure ! (Car chacun sait que si les femmes s’intéressent à quoi que ce soit, c’est uniquement pour séduire les hommes, les succubes). Quelle gameuse n’a jamais eu droit à un interrogatoire malhonnête pour « vérifier » ses connaissances de la part d’un brave gardien des brevets de « vraie geekerie » ? C’est pourquoi ce K.O. parfait de Rae Johnston est si satisfaisant : spoiler les énormes révélations de l’incroyable fin de Bioshock Infinite, superbe punition pour le malotru qui se permettait de la mettre en doute sans avoir fini le jeu lui-même…
L’anecdote a eu un incroyable succès ; vengeance symbolique pour toutes les gameuses qui ont fait face à la même situation… Le tweet de Rae Johnston a été relayé plus de 9000 fois, mis en favori plus de 6000 fois, repris par la presse geek et applaudi par des personnalités telles que l’auteure de comics Gail Simone, l’acteur Wil Wheaton… et une doubleuse de Bioshock Infinite, Courtnee Draper ! Rae Johnston en a donc fait un post de blog pour clarifier l’histoire. Morceaux choisis :
« Alors que j’attendais un café, un autre client a remarqué mon T-shirt Bioshock Infinite. Comment m’en suis-je rendue compte ? Parce qu’il me fixait avec ce que l’on peut uniquement décrire comme de la désapprobation méprisante. J’ai rapidement compris sa réaction quand il m’a accusé soudainement et venimeusement : « Tu n’y as sans doute même pas joué. » »
« Malgré le fait que l’immense majorité de mes collègues, lecteurs et spectateurs acceptent complètement mon travail dans l’industrie du jeu vidéo, je rencontre du scepticisme sur ma passion quotidiennement. Je ne vais même pas parler du harcèlement que je subis quand je joue en ligne. Quand les jeux apprennent à me connaître, ils comprennent vite que je suis ‘légitime’ – mais est-ce que ça arrive à mes alter-egos masculins ? Parfois, bien sûr, mais absolument pas si systématiquement. Les raisons avancées pour ma « geekerie ostensiblement fausse » vont du fait que j’ai travaillé comme modèle, comme actrice, au fait que j’ai aussi des passions hors des jeux ou du ‘monde geek’, mais mon apparence physique et surtout, mon genre sont de loin les plus communes. »
« Ma première intention était de lui raconter la fin pour lui prouver que j’y avais joué. Mis à part le fait que je n’ai absolument pas à le faire, je n’ai pas pensé qu’il pouvait me rétorquer « tu as juste lu un wiki » ou « tu l’as sans doute regardé sur Youtube ». (…) Ce que j’ai fini par lui dire (calmement, malgré ma colère) suffisait pour rendre évident que j’avais effectivement joué au jeu, en plus – oui – de lui gâcher si il ne l’avait pas fait. Alors que je lui parlais, je me suis rendue compte à son expression qu’il n’avait sans doute pas fini le jeu lui-même.
Je ne vais pas mentir, c’était fantastique de retourner la situation contre cette personne qui voulait m’humilier – le jour de mon anniversaire en plus. (…) Je ne peux même pas décrire à quel point j’étais fière de m’être défendue. Je subis des gars comme ça en ligne chaque jour, et pouvoir prendre ma revanche – dignement – était incroyablement plaisant. »
« J’ai fait ce que je pensais être juste, dans un moment de frustration, provoquée par des années à subir la misogynie en ligne – culminant dans cette opportunité de répondre dans la vraie vie. »
Sources :
http://www.forbes.com/sites/carolpinchefsky/2013/04/12/girl-gamer-and-troll-fight-over-bioshock-infinite-girl-gamer-wins/
http://www.themarysue.com/rae-johnston-fake-geek-girl-gamer-tweet/
30 jours de sexisme
Article sur Kotaku Australia (en anglais).
La journaliste jeux vidéo Alanah Pearce a documenté tous les commentaires sexistes qu’on lui a adressé pendant un mois (Avril 2013). Elle en a retiré 77 exemples, qu’elle détaille dans cet article : des hommes qui exigent qu’elle se dénude, qui lui font des propositions obscènes, qui mettent en doute ses compétences…