« Commencez par jouer à autre chose qu’aux Sims, connasses »

 

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En voilà un qui assume au moins !

Joli combo de clichés : les femmes ne joueraient qu’aux Sims, et Les Sims serait un jeu indigne, pas un « vrai jeu »…

La volonté de distinguer les « vrais jeux » de « faux jeux » est typique d’un certain snobisme gamer, qui comme par hasard touche particulièrement les jeux appréciés du public féminin.  À partir de critères totalement arbitraires (les jeux que JE pratique ou que j’estime légitimes), on exclut les indésirables du petit club gamer pour le garder « pur » ! C’est pourquoi, lorsque l’on rappelle que 52% des joueurs sont des joueuses, la même remarque surgit systématiquement : « Non mais il faut voir à QUOI elles jouent aussi… » (sous-entendu : je pars du principe qu’elles jouent à des jeux que je méprise, je peux ainsi continuer à les exclure de la communauté des joueurs).

Les Sims est un exemple très parlant à cet égard : cet excellent jeu de gestion se trouve rencontrer beaucoup de succès chez le public féminin. Cette création du grand concepteur Will Wright était très attendue et fut copieusement applaudie par les gamers à sa sortie en 2000…jusqu’à ce qu’il devienne apparent que des femmes osaient également apprécier le jeu ! À partir de là, il devint bien entendu capital de s’en distinguer : Les Sims sont devenus un « jeu casual », un « jeu de gonzesse »…L’exemple par excellence du « faux jeu » dont il est de bon ton de se moquer pour montrer qu’on est un « vrai gamer » !

Le réalisateur de Heroes of the Storm et le design des personnages féminins

Nous vous parlions déjà de Blizzard il y a quelques jours avec notre article « Hearthstone, un exemple de machisme chez Blizzard. » Il se trouve qu’hier, le site Rock Paper Shotgun a publié un article qui fourni quelques éclaircissements.

L’article que nous recommande Tavrox est une interview de Dustin Browder qui était en charge de la réalisation de Heroes of the Storm chez Blizzard. Elle s’achève sur son point de vue à propos de l’hypersexualisation des personnages en général dans les MOBA.

Et comme souvent quand un joueur est poussé à questionner certains aspects de la direction artistique, il se retranche très vite derrière l’insignifiance absolue du jeu :

RPS: You have some interesting alternate outfits for heroes. Roller Derby Nova, especially, caught my eye. On its own, that’s totally fine – just a silly, goofy thing. A one-off. But it got me thinking about how often MOBAs tend to hyper-sexualize female characters to a generally preposterous degree – that is to say, make it the norm, not a one-off at all – and StarCraft’s own, um, interesting focus choices as of late. How are you planning to approach all of that in Heroes?

Browder: Well, I mean, some of these characters, I would argue, are already hyper-sexualized in a sense. I mean, Kerrigan is wearing heels, right? We’re not sending a message to anybody. We’re just making characters who look cool. Our sensibilities are more comic book than anything else. That’s sort of where we’re at. But I’ll take the feedback. I think it’s very fair feedback.

RPS: Il y a aussi des tenues alternatives très intéressantes pour les héros et héroïnes. Je pense particulièrement à Roller Derby Nova. En elle même il n’y a rien d’alarmant, juste un design stupide et amusant. Une particularité. Mais ensuite je me suis mis à penser à cette tendance qu’ont les MOBAs à hypersexualiser les personnages féminins à un point que ça n’est plus du tout une particularité et que ça devient une sorte de norme. On retrouve un peu la même chose dans Starcraft d’ailleurs. Quelle est votre approche à ce sujet dans HotS ?

Browder: Et bien je vous dirais qu’en fait, heu, certains personnages étaient déjà hypersexualisés avant de se retrouver dans HotS. Je veux dire, Kerrigan porte des talons n’est-ce pas ? Nous ne voulons envoyer de message à personne. Nous faisons simplement des personnages cools, nos inspirations proviennent principalement des comics. C’est un peu à ce niveau là qu’on se situe. Mais je prend note de votre retour, je pense que c’est un retour qui se vaut.

RPS: I have to add, though, that comics might not be the best point of reference for this sort of thing. I mean, it’s a medium that’s notorious – often in a not-good way – for sexing up female characters and putting them in some fairly gross situations.

Browder: We’re not running for President. We’re not sending a message. No one should look to our game for that.

RPS: Je voudrais ajouter tout de même qu’à ce niveau, les comics ne sont peut-être pas la meilleure référence à apporter. C’est quand même un média reconnu (rarement en bien) pour sexualiser les personnages féminin et les mettre dans des situations plutôt grossières.

Browder: On ne fait pas de campagne électorale non plus. Nous n’envoyons pas de message. Personne ne devrait jouer à nos jeux pour ça.

« On ne fait pas une élection présidentielle non plus. Nous n'envoyons aucun message. »

« On ne fait pas de campagne électorale non plus. Nous n’envoyons pas de message. »

RPS: But it’s not even about a message. The goal is to let people have fun in an environment where they can feel awesome without being weirded out or even objectified. This is a genre about empowerment. Why shouldn’t everyone feel empowered? That’s what it’s about at the end of the day: letting everyone have a fair chance to feel awesome.

Browder: Uh-huh. Cool. Totally.

RPS: Mais ce n’est même pas à propos d’envoyer un message. Votre but est quand même de laisser des gens s’amuser dans un endroit où ils peuvent se sentir formidables sans se sentir dénigrés ou chosifié. Il s’agit de reprendre le contrôle. Pourquoi tout le monde ne devrait pas avoir la sensation de contrôler sa vie ? C’est la motivation principale : Laisser à chacun la même chance de se sentir formidable.

Browder: Ha heu, ouais cool. Carrément.

Dès que le sujet arrive, on sent un changement d’attitude de la part de Browder. Il n’est plus en face d’un sympathique interviewer mais en face d’un militant relou qui s’agite dans son champ de vision pour se sentir plus important que lui et dont il faut minimiser le propos.

Bowder essaye donc immédiatement de faire oublier la vision d’ensemble en se focalisant uniquement sur son petit jeu qu’il prétend insignifiant. Pourtant Grayson a déjà rappelé ce fait: Seul, c’est une particularité amusante, mais quand on arrête de jouer de mauvaise foi et qu’on regarde l’ensemble de l’industrie (ne serait-ce que les autres jeux du même genre) on remarque facilement le motif général.

Avec un point de vue comme ça, les jeux Blizzard ne sont pas prêts de s’améliorer sur ce sujet.

Mise à jour du 25/11/2013

Peu après la publication de l’interview, Grayson a écrit un édito dans lequel il analyse les réponses de Browder : RE: That Heroes Of The Storm Interview à la suite de quoi, Browder s’est également fendu d’un billet sur le site officiel de HotS dans lequel il présente ses excuses pour sa réponse et affirme qu’il souhaite que chaque joueuse et joueur trouve un personnage auquel il puisse s’identifier : On Character Design. Espérons que ça ne reste pas un vœux pieu.

En revanche, les commentaires (ainsi que leur note) sous l’article de Browder donne déjà un aperçu de la communauté qui se forme autour du jeu. Et elle est pas jolie jolie.

GTA 5 et la chasse à la vache

Les 35 premières secondes suffisent, même si le reste de la vidéo a son lot de misogynie également.

lol when he said cow he tipped a fat lady xD

On commence par une blague bien grasse et viriliste: « Like ma vidéo si t’as un gros pénis » Hahaha hohoho toute ma force est dans ma bite.

Et ça continue avec du cow tipping, une pratique tirée d’une légende urbaine qui consiste à s’approcher d’une vache et de la pousser pour la faire tomber. Problème ? Cette bonne vieille insulte de la « grosse vache » qui fait rire notre youtubeur lorsqu’il renverse un PNJ féminin. Il en rit tellement que dans ce cas précis, il se sent obligé de mettre un ralenti et un meuglement. Histoire qu’on comprenne bien.

Quand un compte à 4 millions d’abonnés publie une telle vidéo et qu’elle fait 6 568 245 vues dont 151 436 pouces verts, on peut peut-être commencer à reconnaître qu’il y a un souci avec la représentation des femmes non ?

Call of Duty – There’s A Soldier In All Of Us : 2010 vs 2013

2010. A l’occasion du lancement de Call of Duty : Black Ops, Activision présente le spot There’s A Soldier In All Of Us [Il y a un soldat en chacun de nous]. Le message est clair : inclusivité, joueurs de tous horizons. Au moins trois femmes sont présentes, avec physiques et ethnies variés. De même chez les hommes.

Call of Duty: Black Ops

Call of Duty: Black Ops

2013. Call of Duty : Ghosts est le premier jeu de la série où l’on peut enfin incarner des avatars féminins en multijoueurs ! Pour l’occasion, Activision emploie de nouveau son slogan et nous propose un spot similaire. A moins que…

Cette fois, les joueurs sont représentés par quatre hommes. Une seule femme est présente dans le clip : Megan Fox. Extérieure au groupe d’amis, elle est mise en scène comme un fantasme qui leur est destiné – une top-model maquillée et sulfureuse sur le champ de bataille – plutôt que comme l’avatar des joueuses. Lorsque le slogan « Il y a un soldat en chacun de nous » s’affiche, seuls les quatre hommes et leur chien sont visibles à l’écran…

Call of Duty : Ghosts

Call of Duty : Ghosts

Édité par Mar_lard

La diversité des hommes et l’unicité de la femme illustrées par Paul Robertson

Paul Robertson est un artiste d’animation australien dont la patte graphique est immédiatement reconnaissable.

Son œuvre la plus connue est très certainement le court métrage « Kings of Power 4 Billion% » mais il a également travaillé sur l’adaptation en jeu vidéo de Scott Pilgrim vs. the World, Wizorb, Fez et dernièrement Mercenary King (un shoot’em up dans la lignée des Metal Slug).

La semaine dernière il a posté sur son blog deux « tiling backgrounds » (des images pouvant être utilisées en mosaïque sans présenter de coupure) inspirés de son travail sur MK.

La première est consitutée d’hommes :

Des robots, des minces, des forts, des noirs, des gros, des larges, des vieux, des blancs, des jeunes, des aliens, des basanés, etc…

Des robots, des minces, des forts, des noirs, des gros, des larges, des vieux, des blancs, des jeunes, des aliens, des basanés, etc…

La seconde est constituée de femmes :

Jeune, mince, forte poitrine, blanche ou bronzée, blonde ou brune.

Jeune, mince, forte poitrine, blanche ou bronzée, blonde ou brune.

Notez que la planche des femmes fait en réalité la moitié de la taille de celle des hommes : elle se répète en hauteur.

Il est vraiment dommage qu’un artiste aussi abouti que lui en soit encore à ignorer que la diversité existe également chez les femmes.

Tropes vs Women in Video Games – Ms. Male Character

La chaîne Youtube feministfrequency animée par Anita Sarkeesian vient de sortir le quatrième épisode de Tropes vs. Women, l’excellente série de vidéos dédiée à analyser les représentations des femmes dans les jeux vidéo. Le thème cette fois-ci : « Ms Male Character », les personnages féminins créés uniquement en contraste par rapport aux personnages masculins qui incarnent « la neutralité », de Pac-(Wo)-man à Mass Effect 3. La création de ces alter-ego féminins est généralement marquée par des traits stéréotypés et hypersexualisés, et les personnages en question n’ont pas de personnalité, de centre d’intérêt, ou de caractéristique autre que « être une femme » (ou éventuellement « être l’amoureuse du héros »).

Bon visionnage !

Retrouvez également les trois premiers épisodes de Tropes vs Women, sur le thème de la Demoiselle en Détresse :

Chaque vidéo dispose de sous-titres français peu après sa publication : activez-les en bas à droite du lecteur Youtube.

Édité par Mar_Lard

L’hypersexualisation à la racine

On a tous déjà vu les jeux vidéo dans lesquels les personnages féminins (et masculins parfois) sont hypersexualisés, dénudés, disproportionnés.

Bien sûr, tout ça vient du ciblage des joueurs (mâles, blancs, jeunes), du marketing, de l’exploitation d’un sexisme déjà présent chez les joueurs.

Mais les game designers ne sont pas épargnés. Ils créent des jeux dans cette logique pour une raison précise : on leur fait bien comprendre que c’est ce qui marche, ce qui fait vendre.

Les logiciels de 3D et les modèles qui leurs sont proposés sont déjà formatés dans cette optique, et n’hésitent pas à s’en vanter, comme par exemple Daz 3D.

Pas étonnant qu’on ait du mal à sortir de ce modèle dans le monde du jeu vidéo…

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Chez Daz 3D, les modèles de base comprennent la brute et la babe.

 

 

Source : http://www.daz3d.com/

Les combinaisons hermétique selon X:Rebirth

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X:Rebirth vient de sortir et je me suis empressé de le lancer. Passé une courte cinématique d’intro me voilà plongé dans ce simulateur spatial. Aussi tôt je suis contacté par un personnage féminin qui demande si je peux l’abriter dans mon vaisseau, le sien ayant visiblement un problème.
On voit alors une scène où un casque est jeté au sol et une femme reprend son souffle, cherchant l’oxygène qui devait lui manquer un instant plus tôt. Sauf que le jeu perd d’un coup toute crédibilité quand on voit sa combinaison qui semble tout sauf hermétique.
C’est encore plus ridicule quand on voit que les autres perso féminin ont elles des combi plus fonctionnelles (mais toujours particulièrement bien moulées aux endroits stratégiques).

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Édité par Mar_Lard