Ultimate Gay Fighter : un festival de stéréotypes

Ultimate Gay Fighters est un jeu de combat qui devrait sortir en janvier 2014, sur les smartphones. Il a été créé par « Handsome Woman », un groupe de développeurs dont le seul membre connu à l’heure de la rédaction de cet article est un homme, Michael Patrick. Pour expliquer d’où vient l’idée de son jeu, Michael annonce qu’ils y ont pensé en buvant autour d’un repas avec des amis : ils voulaient remplacer les personnages des jeux de combats par des « gays », en leur donnant « des mouvements qui traduisent leurs styles de vie et leurs intérêts ». Tout un programme. Tout ceci laisse entendre que les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuel.les, trans*) ne se battent pas comme les autres.

A voir le trailer du jeu, chaque personnage est un stéréotype de la communauté LGBT… vu par des hétérosexuels. Impossible, pour la communauté concernée, de s’identifier à un seul de ces personnages. Les bisexuel.les sont représentés par une blonde alcoolique. Les trans* sont absents. Il y a une drag queen, une personne adepte du travestissement, qu’il ne faut pas confondre avec les trans*. Les LGBT sont bien mal compris par les développeurs de ce jeu, qui n’ont pas dû s’inquiéter outre mesure de contacter les gens qu’ils ont souhaité mettre en scène.

Et encore, s’il n’y avait qu’un problème d’identification ! Il est notamment regrettable de présenter « The Homo Thug » (l’homosexuel « voyou », quel étrange nom !), avec sa corde. Comme si les suicides de la communauté LGBT, bien plus nombreux que chez les hétérosexuels, étaient le sujet d’une blague potache entre amis autour d’un verre. Chez les jeunes LGBT, le taux de tentatives de suicide est 3 fois plus élevé que chez les autres. Est-ce là une matière pour faire des blagues ?

homo thug

Son collier ressemble à s’y méprendre à une corde…

Les regards avisés noteront que les personnages dont le genre est féminin sont moins nombreux. En regardant la liste de stéréotypes, de plaisanteries très maladroites, on remarquera que les femmes ne sont définies que par leur sexualité (« Lady Lover », « Bisexual »), alors que les hommes correspondent davantage à des « modes de vie » (« Fashionista », « Gogo Boy »).

Que de problèmes dans une simple présentation de personnages ! Ultimate Gay Fighter oublie une chose : la sexualité et le genre de quelqu’un sont certes importants, mais ils ne font pas toute sa personnalité.

Nous avons ici un parfait exemple de l’humour oppressif, qui se moque d’une communauté sans chercher à la comprendre.

A lire sur le même thème : Chris Priestman, sur Indie Statik

Sexisme et homophobie ordinaires dans le FantaBobShow

Amatrice de jeux vidéos, je n’ai pas toujours les moyens de me payer ceux-ci, c’est pourquoi je me rabats régulièrement sur les playthrough (vidéos commentées de jeux vidéos), en particulier ceux de TheFantasio974 et Bob Lennon, qui me font toujours beaucoup rire.
Le problème est que, tout en appréciant leur humour et leur dynamisme, je dois me confronter simultanément à des propos souvent homophobes et sexistes. L’exemple le plus marquant est selon moi le playthrough de Resident Evil 6 qui compile une quantité incroyable de blagues sur les caractéristiques « MILF » de Ada Wong ou sur l’homosexualité présumée de Piers Nivans. On a aussi droit à des stéréotypes sur la virilité et la force (« on n’est pas des tapettes ») et à des remarques affligeantes sur la sexualité des personnages.

J’ai le même problème avec le playthrough actuellement tourné par les deux Youtubers sur Dead Rising 3, qui possède déjà son lot de remarques putophobes (« c’est une pute » « les salopes »).

Bob Lennon s’excuse assez régulièrement dans ses vidéos pour ses commentaires sexistes/homophobes, et c’est d’autant plus dommage: pourquoi perpétuer de telles remarques si on sait parfaitement qu’elles sont offensantes et discriminantes?
Je ne veux pas jouer à pointer du doigt ces deux podcasteurs, ils ne sont pas les seuls à avoir ce type de réflexions dans leurs vidéos, sauf que ce sont eux qui me font rire et que je suis. Je n’ai pas envie d’arrêter de regarder leur chaîne Youtube, j’ai seulement envie de pouvoir regarder ce qu’ils font sans me sentir exclue ou invisibilisée par leurs commentaires.

Les filles ça crise et c’est mignon

Le compte @Millenium_CoD semble avoir pour habitude d’annoncer le programme de Millenium TV, exhortant les fans à aller jeter un œil sur ce qui s’y trame et citant le joueur qui diffuse.

Rien de bien formidable quand « le joueur » est un mâle vous vous en doutez, le message reste très factuel :

Mais dès que « le joueur » est « la joueuse » on apprend qu’elle est douce, qu’elle crise et que c’est mignon :

Comme dit @Eliwyel, il ne manque qu’un commentaire sur son physique et on est bon.

Pubs Xbox One et PS4 : pas l’une pour rattraper l’autre

Le 27 novembre 2013, Microsoft démarre une nouvelle campagne publicitaire intitulée « We got your back » (« nous assurons vos arrières »).

Le principe : fournir aux joueurs une lettre pré-formatée pour convaincre leur moitié non-gamer de les laisser acheter une Xbox One.

Voici la lettre telle qu’elle apparaît par défaut (les mots en vert peuvent être customisés) :

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« Hey mon chou,

je ne sais pas si tu es au courant, mais la Xbox One est sortie. Ça signifie qu’on va pouvoir jouer à des jeux comme Dead Rising 3. Je sais, je sais. Tu préfères tricoter plutôt que de me regarder tuer des zombis, mais écoute-moi. Xbox One est pour nous deux, en fait. Sérieusement.

J’ai fait une liste de raisons pour lesquelles la console nous serait bénéfique à tous les deux – ensemble et individuellement, mais surtout ensemble :

1. Les jeux ! Peut-être que tu n’AIMES pas les jeux comme moi, mais il y en a vraiment pour tous les goûts. Pendant que je joue à Dead Rising 3, tu pourrais aimer les jeux d’arcade. Et puisque tu me suppliais de danser, je suis prêt à jouer à Forza Motorsport 5 juste pour toi. C’est gagnant-gagnant !
2. Du divertissement pour nous deux Tu aimes les films et j’aime le foot. Eh bien, avec la Xbox One, nous pouvons aimer les deux. Nous pourrons regarder ton équipe préférée ET mon équipe préférée. Pense à quel point nous pourrons être ensemble ! Ce sera super !
3. Ça nous aidera à être en forme. La console offre Xbox Fitness gratuitement avec Xbox Live Gold pendant le mois de Décembre de 2014, pour que je puisse me faire les abdos dont j’ai toujours rêvé, tout en écoutant Tracy Anderson.
4. Jouer avec d’autres. Tu m’encourages à jouer avec les autres et il se trouve que la Xbox One a le meilleur multijoueur qui filtre les pénibles.
5. Nous pourrons parler sur Skype avec ta soeur préférée que j’adore, évidemment. Hé, on peut même lui parler en regardant ta série préférée.

Alors qu’en dis-tu ? Soyons comme un super montage de film – juste toi, et moi, et ma notre Xbox One – enfin réunis.

Xoxo,

Moi

PS : T’ai je dit comme tu es superbe ? Et à quel point j’apprécie que tu m’aimes plus que tout ?
PPS : Si (ou plutôt, quand) nous aurons la Xbox One, tu seras prioritaire pour le premier jeu multijoueur
PPPS: Pour le dire vite : j’en veux vraiment, vraiment, vraiment une pour Noël – tu sais…pour nous. »

Passons sur les combinaisons étranges des options par défaut (« Et puisque tu me suppliais de danser, je suis prêt à jouer à Forza Motorsport 5″ ????)
Même si la lettre est tournée de façon à ne pas préciser explicitement que l’interlocuteur est une femme, les stéréotypes de genre sont criants, tout comme la moquerie…Pour pouvoir obtenir la console de ses rêves, notre gamer qui aime le foot doit embrouiller sa copine inculte qui préfère tricoter.

Moins de 24h plus tard, au tour du compte Twitter de Playstation France de publier cette publicité :

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Même ressort : le gamer – forcément un homme hétéro- va délaisser sa copine au profit de sa console chérie.

À la vague de messages agacés qui leur rappellent l’existence des joueuses et des joueurs gays, Playstation répond que « la journée n’est pas terminée ». Avant de publier cette deuxième publicité, une heure plus tard :

play2

Admettons que cette deuxième version était bien prévue dès le départ et non une inversion effectuée en catastrophe pour apaiser le mécontentement. Il n’en reste pas moins que ces publicités sont bêtement genrées quand elles n’ont pas lieu de l’être…et qu’elles sont terriblement hétéronormatives (une homme avec une femme, un point c’est tout).

Les communications de Microsoft et Sony portent le même message : un gamer est un homme hétérosexuel qui sacrifie sa vie sociale au jeu vidéo, sa copine un obstacle à son loisir qu’elle ne comprend et ne partage pas.

Le gamer no-life qui fait passer sa console avant sa copine est un stéréotype si éculé qu’il fait hurler les joueurs dès qu’il repointe son nez dans les médias grand public; pourtant, dans les communautés de joueurs, il est souvent revendiqué sur le ton de la blague comme un symbole d’identité « gamer » – on trouve ainsi le terme « wife aggro » dans le jargon des joueurs de World of Warcraft, pour désigner l’affreuse harpie qui leur demande d’interrompre leur jeu…

N’est-il pas inquiétant que deux leaders du secteur, pour communiquer sur la sortie de leur nouvelle console, aient comme premier réflexe de se vautrer dans ce cliché sexiste ?

Depuis, face à l’énervement, Microsoft a modifié sa lettre par défaut pour retirer les stéréotypes les plus ostensibles et publié le communiqué suivant :
« La lettre est entièrement customisable et nous ne voulions offenser personne, mais nous comprenons comment les lettres par défaut pourraient être perçues. Nous modifions les lettres par défaut et demandons pardon pour cette omission ».
Employer sciemment des stéréotypes sexistes ne peut pas vraiment être qualifié « d’omission », mais soit.

Du côté de Sony, ce sont deux twittos inventifs qui se sont chargés de proposer une version alternative non-genrée des publicités :

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Alors, était-ce vraiment si difficile ?

Sources :
http://techcrunch.com/2013/11/27/microsoft-publishes-sexist-form-letter-to-help-dudes-convince-women-to-let-them-buy-an-xbox-one/
http://www.eurogamer.net/articles/2013-11-27-microsoft-slammed-for-sexist-xbox-one-ad

« Commencez par jouer à autre chose qu’aux Sims, connasses »

 

tweet

En voilà un qui assume au moins !

Joli combo de clichés : les femmes ne joueraient qu’aux Sims, et Les Sims serait un jeu indigne, pas un « vrai jeu »…

La volonté de distinguer les « vrais jeux » de « faux jeux » est typique d’un certain snobisme gamer, qui comme par hasard touche particulièrement les jeux appréciés du public féminin.  À partir de critères totalement arbitraires (les jeux que JE pratique ou que j’estime légitimes), on exclut les indésirables du petit club gamer pour le garder « pur » ! C’est pourquoi, lorsque l’on rappelle que 52% des joueurs sont des joueuses, la même remarque surgit systématiquement : « Non mais il faut voir à QUOI elles jouent aussi… » (sous-entendu : je pars du principe qu’elles jouent à des jeux que je méprise, je peux ainsi continuer à les exclure de la communauté des joueurs).

Les Sims est un exemple très parlant à cet égard : cet excellent jeu de gestion se trouve rencontrer beaucoup de succès chez le public féminin. Cette création du grand concepteur Will Wright était très attendue et fut copieusement applaudie par les gamers à sa sortie en 2000…jusqu’à ce qu’il devienne apparent que des femmes osaient également apprécier le jeu ! À partir de là, il devint bien entendu capital de s’en distinguer : Les Sims sont devenus un « jeu casual », un « jeu de gonzesse »…L’exemple par excellence du « faux jeu » dont il est de bon ton de se moquer pour montrer qu’on est un « vrai gamer » !

Le réalisateur de Heroes of the Storm et le design des personnages féminins

Nous vous parlions déjà de Blizzard il y a quelques jours avec notre article « Hearthstone, un exemple de machisme chez Blizzard. » Il se trouve qu’hier, le site Rock Paper Shotgun a publié un article qui fourni quelques éclaircissements.

L’article que nous recommande Tavrox est une interview de Dustin Browder qui était en charge de la réalisation de Heroes of the Storm chez Blizzard. Elle s’achève sur son point de vue à propos de l’hypersexualisation des personnages en général dans les MOBA.

Et comme souvent quand un joueur est poussé à questionner certains aspects de la direction artistique, il se retranche très vite derrière l’insignifiance absolue du jeu :

RPS: You have some interesting alternate outfits for heroes. Roller Derby Nova, especially, caught my eye. On its own, that’s totally fine – just a silly, goofy thing. A one-off. But it got me thinking about how often MOBAs tend to hyper-sexualize female characters to a generally preposterous degree – that is to say, make it the norm, not a one-off at all – and StarCraft’s own, um, interesting focus choices as of late. How are you planning to approach all of that in Heroes?

Browder: Well, I mean, some of these characters, I would argue, are already hyper-sexualized in a sense. I mean, Kerrigan is wearing heels, right? We’re not sending a message to anybody. We’re just making characters who look cool. Our sensibilities are more comic book than anything else. That’s sort of where we’re at. But I’ll take the feedback. I think it’s very fair feedback.

RPS: Il y a aussi des tenues alternatives très intéressantes pour les héros et héroïnes. Je pense particulièrement à Roller Derby Nova. En elle même il n’y a rien d’alarmant, juste un design stupide et amusant. Une particularité. Mais ensuite je me suis mis à penser à cette tendance qu’ont les MOBAs à hypersexualiser les personnages féminins à un point que ça n’est plus du tout une particularité et que ça devient une sorte de norme. On retrouve un peu la même chose dans Starcraft d’ailleurs. Quelle est votre approche à ce sujet dans HotS ?

Browder: Et bien je vous dirais qu’en fait, heu, certains personnages étaient déjà hypersexualisés avant de se retrouver dans HotS. Je veux dire, Kerrigan porte des talons n’est-ce pas ? Nous ne voulons envoyer de message à personne. Nous faisons simplement des personnages cools, nos inspirations proviennent principalement des comics. C’est un peu à ce niveau là qu’on se situe. Mais je prend note de votre retour, je pense que c’est un retour qui se vaut.

RPS: I have to add, though, that comics might not be the best point of reference for this sort of thing. I mean, it’s a medium that’s notorious – often in a not-good way – for sexing up female characters and putting them in some fairly gross situations.

Browder: We’re not running for President. We’re not sending a message. No one should look to our game for that.

RPS: Je voudrais ajouter tout de même qu’à ce niveau, les comics ne sont peut-être pas la meilleure référence à apporter. C’est quand même un média reconnu (rarement en bien) pour sexualiser les personnages féminin et les mettre dans des situations plutôt grossières.

Browder: On ne fait pas de campagne électorale non plus. Nous n’envoyons pas de message. Personne ne devrait jouer à nos jeux pour ça.

« On ne fait pas une élection présidentielle non plus. Nous n'envoyons aucun message. »

« On ne fait pas de campagne électorale non plus. Nous n’envoyons pas de message. »

RPS: But it’s not even about a message. The goal is to let people have fun in an environment where they can feel awesome without being weirded out or even objectified. This is a genre about empowerment. Why shouldn’t everyone feel empowered? That’s what it’s about at the end of the day: letting everyone have a fair chance to feel awesome.

Browder: Uh-huh. Cool. Totally.

RPS: Mais ce n’est même pas à propos d’envoyer un message. Votre but est quand même de laisser des gens s’amuser dans un endroit où ils peuvent se sentir formidables sans se sentir dénigrés ou chosifié. Il s’agit de reprendre le contrôle. Pourquoi tout le monde ne devrait pas avoir la sensation de contrôler sa vie ? C’est la motivation principale : Laisser à chacun la même chance de se sentir formidable.

Browder: Ha heu, ouais cool. Carrément.

Dès que le sujet arrive, on sent un changement d’attitude de la part de Browder. Il n’est plus en face d’un sympathique interviewer mais en face d’un militant relou qui s’agite dans son champ de vision pour se sentir plus important que lui et dont il faut minimiser le propos.

Bowder essaye donc immédiatement de faire oublier la vision d’ensemble en se focalisant uniquement sur son petit jeu qu’il prétend insignifiant. Pourtant Grayson a déjà rappelé ce fait: Seul, c’est une particularité amusante, mais quand on arrête de jouer de mauvaise foi et qu’on regarde l’ensemble de l’industrie (ne serait-ce que les autres jeux du même genre) on remarque facilement le motif général.

Avec un point de vue comme ça, les jeux Blizzard ne sont pas prêts de s’améliorer sur ce sujet.

Mise à jour du 25/11/2013

Peu après la publication de l’interview, Grayson a écrit un édito dans lequel il analyse les réponses de Browder : RE: That Heroes Of The Storm Interview à la suite de quoi, Browder s’est également fendu d’un billet sur le site officiel de HotS dans lequel il présente ses excuses pour sa réponse et affirme qu’il souhaite que chaque joueuse et joueur trouve un personnage auquel il puisse s’identifier : On Character Design. Espérons que ça ne reste pas un vœux pieu.

En revanche, les commentaires (ainsi que leur note) sous l’article de Browder donne déjà un aperçu de la communauté qui se forme autour du jeu. Et elle est pas jolie jolie.

GTA 5 et la chasse à la vache

Les 35 premières secondes suffisent, même si le reste de la vidéo a son lot de misogynie également.

lol when he said cow he tipped a fat lady xD

On commence par une blague bien grasse et viriliste: « Like ma vidéo si t’as un gros pénis » Hahaha hohoho toute ma force est dans ma bite.

Et ça continue avec du cow tipping, une pratique tirée d’une légende urbaine qui consiste à s’approcher d’une vache et de la pousser pour la faire tomber. Problème ? Cette bonne vieille insulte de la « grosse vache » qui fait rire notre youtubeur lorsqu’il renverse un PNJ féminin. Il en rit tellement que dans ce cas précis, il se sent obligé de mettre un ralenti et un meuglement. Histoire qu’on comprenne bien.

Quand un compte à 4 millions d’abonnés publie une telle vidéo et qu’elle fait 6 568 245 vues dont 151 436 pouces verts, on peut peut-être commencer à reconnaître qu’il y a un souci avec la représentation des femmes non ?

La diversité des hommes et l’unicité de la femme illustrées par Paul Robertson

Paul Robertson est un artiste d’animation australien dont la patte graphique est immédiatement reconnaissable.

Son œuvre la plus connue est très certainement le court métrage « Kings of Power 4 Billion% » mais il a également travaillé sur l’adaptation en jeu vidéo de Scott Pilgrim vs. the World, Wizorb, Fez et dernièrement Mercenary King (un shoot’em up dans la lignée des Metal Slug).

La semaine dernière il a posté sur son blog deux « tiling backgrounds » (des images pouvant être utilisées en mosaïque sans présenter de coupure) inspirés de son travail sur MK.

La première est consitutée d’hommes :

Des robots, des minces, des forts, des noirs, des gros, des larges, des vieux, des blancs, des jeunes, des aliens, des basanés, etc…

Des robots, des minces, des forts, des noirs, des gros, des larges, des vieux, des blancs, des jeunes, des aliens, des basanés, etc…

La seconde est constituée de femmes :

Jeune, mince, forte poitrine, blanche ou bronzée, blonde ou brune.

Jeune, mince, forte poitrine, blanche ou bronzée, blonde ou brune.

Notez que la planche des femmes fait en réalité la moitié de la taille de celle des hommes : elle se répète en hauteur.

Il est vraiment dommage qu’un artiste aussi abouti que lui en soit encore à ignorer que la diversité existe également chez les femmes.

Tropes vs Women in Video Games – Ms. Male Character

La chaîne Youtube feministfrequency animée par Anita Sarkeesian vient de sortir le quatrième épisode de Tropes vs. Women, l’excellente série de vidéos dédiée à analyser les représentations des femmes dans les jeux vidéo. Le thème cette fois-ci : « Ms Male Character », les personnages féminins créés uniquement en contraste par rapport aux personnages masculins qui incarnent « la neutralité », de Pac-(Wo)-man à Mass Effect 3. La création de ces alter-ego féminins est généralement marquée par des traits stéréotypés et hypersexualisés, et les personnages en question n’ont pas de personnalité, de centre d’intérêt, ou de caractéristique autre que « être une femme » (ou éventuellement « être l’amoureuse du héros »).

Bon visionnage !

Retrouvez également les trois premiers épisodes de Tropes vs Women, sur le thème de la Demoiselle en Détresse :

Chaque vidéo dispose de sous-titres français peu après sa publication : activez-les en bas à droite du lecteur Youtube.

Édité par Mar_Lard