Madame et Canard PC Hardware

Si vous êtes passionnés d’informatique et de jeux vidéo, que vous êtes PCiste convaincu, comme moi, vous lisez peut-être des magazines, sites, forums, dédiés au hardware, histoire de bien choisir votre future config’, de connaitre l’actualité, etc… Pour ma part, c’est Canard PC Hardware. J’apprécie leur ton décontracté dans les tests, et leur sérieux dans les dossiers. Ainsi, on a souvent droit à des petites blagues dans les articles. Souvent, c’est drôle, mais parfois, ça l’est moins, quand le principe de la blague est sexiste. Peu de temps après avoir lu cet article, je suis moi-même tombé sur ça, rubrique guide d’achat, dans Canard PC Hardware n°20 (Avril-Mai) :

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Il y a deux problèmes avec cette « blague » :
– Canard PC Hardware suppose que tous ses lecteurs sont masculins & hétéros (mais tous en couple par contre, on garde seulement les clichés qui arrangent !). Même si c’était le cas (ça ne l’est pas), ce n’est pas en excluant les femmes ainsi que ça va changer.
– Selon Canard PC, « Madame » n’aime pas l’informatique. Non seulement, elle ne lit pas le magazine, mais surtout, elle n’aime pas ça. Elle supporte seulement son mari dans sa passion, fixant parfois des limites si le boitier ne va pas avec le papier peint. Qu’elle soit rassurée, celui-ci devrait aller.

La blague de la « Madame qui supporte les lubies de son mari » est une blague récurrente dans le milieu journalistique. Je ne lis régulièrement que Canard PC comme magazine, mais bien entendu ce ne sont pas les seuls à faire ce genre de blague très inspirée.

La capacité d’un objet d’être accepté par « Madame » porte même un nom, le Wife Acceptance Factor, ou WAF, et certains revendeurs  se font une joie de mettre en avant le WAF de leurs produits. On trouve également sur internet ce genre d’inepties.
Pour finir, voici le même boitier, chroniqué dans le numéro précédent…

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…pas besoin de blague sexiste ! [Note de la modération : Mais une blaguounette sur le Nord quand même – c’est que c’est dur de faire rire sans clichés éculés !]

Nathaniel.

Édité par Mar_Lard

Jeux de combat et complaisance journalistique

Le 15 avril 2014, Bandai Namco a publié une vidéo du prochain Soul Calibur, nous présentant le personnage de Taki :

Bien entendu, l’hypersexualisation des personnages féminins dans les jeux de combats, aux poitrines totalement improbables et aux corps infiniment souples, capables de se contorsionner de façon irréaliste est régulièrement dénoncée, notamment sur ce site, ainsi il ne s’agit pas uniquement dans cet article de répéter ce qui a déjà été dit.

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Ce qui m’intéresse à partir de maintenant sont les réactions des (gros) sites de jeux vidéo généralistes français. Au moment où j’écris cet article (2 jours après la sortie de la vidéo), j’ai exploré les sites suivants :
jeuxvideo.com
jeuxvideo.fr
Gameblog
jeuxactu.com
Le journal du gamer
Seuls jeuxvideo.com, Gameblog et jeuxactu.com ont actuellement publié une news concernant la vidéo en question, et les réactions sont toutes très similaires. Les autres n’ont pas (encore) parlé de la vidéo.
Ainsi, jeuxvideo.com nous renomme la vidéo avec un petit jeu de mot « Taki plus en formes que jamais » et commente « C’est au tour de Taki de mettre en avant ses gros atouts dans le prochain SoulCalibur free-to-play. »
Plus sobrement, Gameblog conclut sa news par « Qu’à cela ne tienne, on vous laisse profiter de la démonstration de force de Taki car elle a des arguments de poids. »
Quant à jeuxactu.com, le style est plus franc « Taki dévoile ses gros atouts en image et en vidéo ».
Sur les trois sites (qui sont parmi les plus fréquentés sur ce sujet, rappelons-le) qui ont parlé de la vidéo, les trois se sentent obligés de commenter avec humour la poitrine de la combattante. Aucun ne se sent obligé de dénoncer ce genre d’hyper-sexualisation, ou alors d’avoir au moins la décence de ne pas en rire avec complaisance.

En bonus et pour conclure cet article je vais passer en revue deux arguments qu’on a pu me tenir lors de discussions animées ou que je j’ai pu lire parfois, censés nous expliquer pourquoi les jeux de combats présentent de tels stéréotypes. Ainsi, ces arguments ne cherchent généralement pas à nier, mais plutôt à justifier la chose, ou en diminuer la gravité, ou alors se déresponsabiliser. Je vais donc les commenter l’un après l’autre. Je précise également que c’est ma vision personnelle de la chose, et l’on peut certainement me compléter.

– « Certes, les femmes des jeux de combats sont sur-sexualisées, mais tu oublies que les hommes subissent le même traitement : gros muscles, etc… ! » Certes, mais ce n’est pas équivalent : les femmes des jeux de combats sont clairement modélisées pour le regard masculin. Cependant, les personnages masculins ne sont pas destinés au public féminin. Les grognements et muscles bien virils sont également destinés aux hommes, censés vouloir incarner un personnage qui répond à des critères de masculinité idéale.

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– « Certes, les femmes des jeux de combats sont sur-sexualisées, mais tu oublies qu’en même temps c’est des femmes fortes, autant que les hommes qu’elles affrontent ! » Ma première réaction quand j’entends ce genre d’argument : « Encore heureux, étant donné que la base d’un bon jeu de combat est l’équilibre ! » Ma seconde est que le fait que les femmes présentées soient fortes n’efface pas le sexisme dans leur représentation. Une femme ne peut-elle pas être forte sans pour autant avoir des caractéristiques sexuelles aussi exacerbées ? Les deux choses sont-elles fatalement indissociable ? De plus, je ne joue pas beaucoup aux jeux de combats, mais j’ai pu remarquer que le style de combat des personnages féminins est souvent très sexué lui-aussi, avec une forme d’érotisation du combat : souplesse, déformations corporelles excessives…. La technique de « je t’enlace les jambes autour de la tête » semble également faire partie de leurs techniques ancestrales. D’une manière générale, alors qu’un homme utilisera ses poings, sa force brute, une femme  aura plus tendance à utiliser son corps directement, allant pleinement au contact de l’adversaire.

Quoi qu’il en soit, la représentation des femmes dans ces jeux me paraît très problématique, et quand je vois les derniers jeux de combats qui sortent, je n’ai pas l’impression qu’il y ait la moindre amélioration de ce côté-là, comme si le jeu de combat pouvait indéfiniment échapper aux critiques, de plus en plus nombreuses et construites, de la représentation sexiste des femmes, là où d’autres jeux commencent éventuellement à faire des efforts.

Nathaniel
Édité par Mar_Lard

Canard PC, les femmes et les Sims

Dans le numéro de Canard PC d’avril 2014, on peut lire dans les pages « Utilitaires » cet article d’Ackboo :

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Cette petite blague est doublement problématique, car elle sous-entend d’abord que les femmes ne jouent qu’aux Sims, jeu »casual » par excellence (vous le voyez le mythe de la fake gamer girl en arrière-plan ?), sur le PC de leur mec, parce qu’elles, elles n’en possèdent pas. Ben oui, l’informatique, c’est compliqué pour nos pauvres cerveaux.

Ensuite, l’auteur semble considérer que le lectorat auquel il s’adresse est composé uniquement de lecteurs masculins et hétérosexuels (à moins qu’il pense inclure les lesbiennes gameuses dont les copines jouent aux Sims sur leur PC, mais étrangement j’en doute).

Vous vous souvenez du dossier d’il y a quelques mois sur le sexisme chez les geek, dans ce même journal ? Moi oui. Eux, pas tellement, on dirait.

Édité par Mar_Lard

L’affaire Jade Raymond

Aujourd’hui, je souhaite parler de ce que j’oserai appeler l’affaire Jade Raymond, une productrice de jeux vidéo.
Si les développeuses et plus généralement les femmes qui travaillent dans le milieu des jeux vidéo sont souvent victimes de sexisme, le cas dont j’ai envie de parler me semble battre des records.
Connaissez-vous Jade Raymond, ancienne développeuse chez Sony, puis EA, maintenant productrice chez Ubisoft ?
L’autre jour, je suis tombé sur ce vieux sujet de 2012 où une bande d’hommes font un débat pour savoir si c’est une vraie ou une fausse développeuse, chacun y allant de sa petite analyse, de sa petite validation positive ou négative personnelle. Oui, car voyez-vous, Jade Raymond est atteint d’une grave maladie, elle est jolie, ce qui en fait nécessairement une femme qui profite de son physique pour obtenir un poste plus élevé, et qui n’a pas la moindre compétence réelle.

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Après avoir lu ça, j’aurai pu m’arrêter là, me dire que le 15-18 de jeuxvideo.com n’est pas spécialement réputé pour son féminisme et son intelligence. Mais je voulais en savoir plus. Une recherche « Jade Raymond » dans les news du site nous donne un panel de résultat que l’on peut classer aisément en deux catégories. Les articles qui ne contiennent pas de photo de la productrice car traitant d’un jeu produit par elle, et ceux qui en contiennent une, car traitant directement de Jade Raymond. Dans le premier cas, les réactions sont les réactions habituelles des true gamers : mauvaise humeur, ça suffit les DLC trop cher, le jeu trop casual, etc… Dans le second, la plupart des commentaires concernent le physique de Jade Raymond, avec validation ou pas de celui-ci. Je vous mets les PREMIERS commentaires d’un article de 2009 la concernant, intitulé « Jade Raymond déménage », article relatant simplement sa promotion au sein d’Ubisoft :

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Même la rédaction de jeuxvideo.com s’y met dans la news de 2007 « Assassin’s Creed franchit la limite », qui ne concerne même pas la productrice :

Assassin's Creed franchit la limite

Ce n’est pas encore du niveau de Joystick, mais avec un peu d’entrainement, je suis sûr que vous pouvez y arriver !
Heureusement, un modéré vient immédiatement rappeler à jeuxvideo.com son devoir d’information (encore une fois, c’est le premier commentaire, pas besoin d’aller chercher la petite bête) :

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Bon, j’ai assez tapé sur jeuxvideo.com. Inutile de dire « nan mais c’est juste la communauté jvc qui est pourrie, tu vas sur XYZ.com la communauté est bien plus saine », car 1. Jeuxvideo.com est de TRÈS loin le site de jeux vidéo français le plus fréquenté et 2. on trouve des news et forums similaire sur les autres sites du milieu, de jeuxvideo.fr jusqu’au forum hardware.fr, où s’entassent sans modération aucune les propos tels que « C’est vrai qu’elle est bonne la nana », ou le victim-blaming « M’enfin, si elle s’affiche partout avec son sourire Ultra bright, qu’elle ne s’étonne pas de faire l’objet de critiques ». Quelqu’un d’un peu plus raisonné, essaie quand même de rappeler « qu’on ne devient pas productrice en claquant des doigts », mais on lui répond assez rapidement « Par contre en couchant oui ».

Du côté des anglophones, un rédacteur de Kotaku rédige cette news « Jade sent jolie au London Game Fest »:

Jade Smells Pretty At London Games Fest

« Les visiteurs du London Game Festival ce week-end auront la rare opportunité de s’approcher assez de Jade Raymond d’Ubisoft pour baigner dans la chaude odeur fleurie qu’elle laisse partout où elle passe. Elle fera une apparition au magasin HMV sur Oxford Street Samedi après-midi pour promouvoir un jeu à propos d’assassins qui font quelque chose, peut-être tuer ce groupe qui chante la chanson « Can You Take Me Higher ». Le communiqué de presse ne parle pas de démonstration de nouveaux niveaux de la dernière version du jeu, mais cela n’a pas d’importance. Personnellement, j’espère qu’elle annoncera un nouveau jeu où tu bouges juste la caméra autour d’un modèle 3D de sa personne pendant des heures. Je paierai des centaines de dollars. Ou de livres. Des livres de dollars. Lisez la suite pour le communiqué de presse considérablement plus sain. »

Plus tard en 2011, c’est cette photo qui montre Jade Raymond devant son équipe qui a rapidement été transformée :

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« Beauté : Parce que le travail, c’est pour les losers derrière toi »

En parlant de 2011, je suis tombé sur un bien étrange montage sur un Gameblog (indépendant de la rédaction du site). Le blogueur prétend qu’il « a fait l’amour à Jade Raymond », et s’excusant de ne pas pouvoir « décemment pas vous montrer une photo en pleine action voici un cliché pris en studio un quart d’heure plus tôt (ou pas). Je tiens d’avance à m’excuser auprès de Jade Raymond (qui n’a rien demandé) pour cet odieux montage… » En effet, elle n’a rien demandé, et c’est pourquoi je ne le diffuserai pas ici. Il s’agit d’un photomontage de Jade Raymond posant nue devant le blogueur.

On arrive maintenant à ce pourquoi j’ai voulu véritablement écrire cet article. Cette fois-ci, les événements datent de 2007, peu de temps après la nomination de Jade Raymond comme productrice chez Ubisoft.
Sur le forum Something Awful a été diffusée une bande dessinée très courte mettant en scène une Jade Raymond incompétente, tentant de vendre le premier Assassin’s Creed sur lequel elle travaillait en se prostituant explicitement à une bande de nerds : une fellation en échange de l’achat du jeu. Le contenu est explicitement pornographique et extrêmement insultant pour la productrice.

Cette bande dessinée a immédiatement fait réagir Ubisoft qui en a exigé le retrait sur certains sites où elle a été posté. Cependant, celle-ci est toujours accessible sur le web en 2014. On la trouve aisément sur internet avec une simple recherche (filtrage activé ou non). Ce qui signifie que toute personne souhaitant se renseigner honnêtement sur Jade Raymond peut, encore aujourd’hui, tomber sur cette horreur…

Les réactions sont assez mitigées sur les communautés anglaises, même si j’ai l’impression que la plupart des gros sites ont condamné la chose. Pour les blogueurs, c’est une autre histoire. J’en ai trouvé qui hébergeaient directement l’image, d’autres qui expliquaient comment la voir. L’un nous explique même que c’est la faute d’Ubisoft :

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« Merci Ubisoft d’avoir nui à l’image des femmes dans l’industrie du jeu vidéo en faisant de Jade Raymond un sex-symbol.
Pourquoi ne pas admettre que ton département Relations Publiques s’est foiré, et que ces réactions étaient entièrement prévisibles ?
Assassin’s Creed allait de toute façon se vendre de son propre mérite, mais il a fallu que tu fasses le malin, hein.
Ubisoft, tu es entièrement responsable pour ça. »

Les communautés françaises ont été plus silencieuses. Aucun mot sur jeuxvideo.com ou jeuxvideo.fr par exemple. Cependant, Gameblog en a fait un article qui … vaut le détour. Vraiment. Intitulé « Jade met pas ce genre de truc », je vous laisse l’apprécier :

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Pratiquement chaque phrase de cet article est une monstruosité. Dès le titre :
– « Jade met pas ce genre de truc » : d’abord, monsieur de Gameblog, on se fout de ce que met Jade Raymond dans sa vie privée;
– « Ubi s’attaque à une parodie graphique de Jade » le mot parodie n’est pas anodin, il sous-entend que Jade Raymond a vraiment un comportement de ce genre, et qu’il ne s’agirait donc juste que d’une simple exagération satirique; elle aurait une certaine part de responsabilité.

Je remarque que Jade Raymond est ici familièrement appelée Jade, sans nom de famille. Le premier paragraphe raconte l’histoire, en précisant que le visage de Jade Raymond est le « (joli) visage promotionnel du tout récent Assassin’s Creed », en insistant sur le côté « parodique » (donc relativement vrai au final : son visage à bien servi à vendre la série, selon eux). Dans le second paragraphe, ils précisent qu’ils ne peuvent pas héberger la BD ou la diffuser, mais on devine qu’il s’agit là avant tout de raisons légales et non éthiques puisqu’ils s’empressent de fournir un lien, toujours fonctionnel… près de sept ans après ! Ils nous préviennent également que la BD n’est pas si drôle, ni si pornographique que ça, zut alors. C’est vrai que c’est dommage, elle ne fait « que » des fellations à des hommes pour vendre ses jeux; c’est drôle, mais ça aurait l’être plus ! Hilarant, une professionnelle du jeu vidéo traitée ainsi.

Personnellement, je souhaite à Jade Raymond la meilleure continuation possible; sans jamais avoir vu son visage avant la semaine dernière, j’ai acheté Assassin’s Creed I et II il y a longtemps et j’ai passé un très bon moment devant ses jeux.

Pour aller plus loin :
http://www.feministe.us/blog/archives/2007/11/19/the-trouble-with-jade/
http://geek-woman.com/wordpress/2007/11/20/the-jade-raymond-controversy-video-interview-details/

Edité par Mar_Lard

Bienvenue dans le monde du jeu vidéo !

Il y a quelques années, alors que je débutais tout juste dans le milieu du journalisme vidéoludique, je travaillais sur mon petit projet de mémoire sur l’enjeu social du médium, forte de mon envie de faire bouger les choses et les mentalités, optimiste et fraîche. Débuta la recherche d’intervenants, d’experts pour affiner mon sujet, discuter du projet, trouver des pistes.

Je suis du genre « lonesome gameuse », je ne joue que pour moi, fuis les modes online, pas une star du milieu ou une personnalité connue en somme. A ce moment-là, je commençais à constituer mon réseau, à parler aux gens en convention, en salon, à montrer que j’existe et que j’ai du talent à revendre.

Je souhaitais interviewer un journaliste plutôt connu pour ce mémoire. Appelons-le M., qui est du genre inaccessible quand on est personne. Je suis passée par les « petites portes » tant bien que mal jusqu’à entrer en contact avec un individu, appelons-le S., plutôt correct de prime abord, travaillant avec lui, me promettant de l’aider. J’y vois une opportunité folle, j’accepte tête baissée, sans me méfier une seule seconde. Et jusque là, tout allait bien.

S. était parfois un peu rentre-dedans, m’avait proposé un plan à trois avec une autre fille « pour rire » (à ce moment-là en tout cas, je l’ai pris sur le ton de la blague… si j’avais su !), mais je n’avais que mon mémoire en tête et s’il fallait supporter ce genre de discours auquel j’ai toujours répondu par la négative, j’étais prête à le faire.

Grâce à ce type, j’ai eu M. au téléphone, prévu une rencontre avec lui lors d’un salon afin que l’on se rencontre, qu’on fasse cette interview et il était très motivé par l’idée. Heureuse, je me pensais tirée d’affaire.

Jusqu’à ce que le discours lourd et « dragueur » de S. reprenne. Si déjà à l’époque, j’avais l’habitude de supporter ce genre de comportement, j’ai commencé à trouver ça un peu louche qu’il me parle de venir à l’hôtel, que si je me « comportais bien », j’irais au restaurant avec eux. Je n’avais rien demandé de tout ça, je n’ai jamais laissé espérer quoi que ce soit, je suis toujours restée professionnelle.

On m’avait promis une accréditation (« Non, ne la demande pas, je m’en charge ça sera plus simple ») que je n’ai pas eu (« Je ne t’ai rien promis, on ne fait pas rentrer n’importe qui comme ça »). Je me suis retrouvée obligée de patienter de très longues minutes pour pouvoir entrer, sentant légèrement le traquenard face à la réaction de S. pour la fausse promesse d’accréditation. Première grosse interview de ma balbutiante carrière, j’étais d’autant plus stressée même si prête à en découdre avec mes questions. Je portais une robe noire très simple, légèrement décolletée (détail anodin mais important pour la suite).

S. me réceptionne enfin, et fait tout pour me tenir près de lui, près du stand. J’ai fait la potiche (« Souris un peu, ça fera venir les gens ») toute la matinée à ses côtés. A attendre une entrevue qui n’arrivait pas. Il me propose d’aller boire un café, de bosser sur mes questions. Je suis de l’école des « On ne lit pas mes questions, on ne relit pas mes interviews » mais décontenancée, j’accepte. Il s’assoit trop près de moi. Regarde un peu trop mon décolleté. Gêne.

« Dis donc, t’as quand même une sacrée poitrine ! »

Re-gêne. Je n’ose rien dire. Je balbutie un « Merci », je commence à avoir un peu peur.

Arrive midi, M. m’aperçoit enfin, vient me dire bonjour. Je me dis que je suis presque sauvée, que tout ça sera bientôt terminé. Nous nous installons pour l’interview, S. se met un peu en retrait, observe mes moindres faits et gestes. L’entretien commence et se passe bien. Heureusement. M. me demande si je veux déjeuner avec eux. S. intervient en criant presque « Non celle-là, elle ne mange pas avec nous, elle a rien à foutre là, elle se casse. » Silence gêné dans l’assemblée. Il me fait sortir en me prenant par le bras et une fois dehors me glisse à l’oreille :

« Maintenant que tu as eu ce que tu voulais, on y va ? »

« On va où ? »

« Dans un coin, tu sais… Mais si ça te gêne, on peut aller à l’hôtel, même si je pensais que tu étais un peu plus cochonne que ça. »

Et là, je réalise ce qu’il me veut. Qu’implicitement, j’avais donc marchandé une interview contre du sexe. Sauf qu’à aucun moment, il n’avait été question de ça. A aucun moment dans nos échanges le « deal » a été annoncé. Je refuse poliment.

« Non mais tu as cru que c’était gratuit ? Par gentillesse ? »

Je me sens prise au piège. Il y a du monde autour de nous, je pourrais hurler… mais M. n’est pas loin, je ne veux pas faire d’esclandre, je ne veux pas me faire remarquer, risquer de passer pour une folle (sa parole contre la mienne) mais j’ai surtout peur. Je négocie difficilement de partir faire un tour du salon arguant que j’ai payé une entrée je dois la rentabiliser, de le rejoindre plus tard. Il garde ma veste. Volontairement. Pour être sur et certain que je revienne.

Je suis partie me réfugier à l’autre bout du salon, tétanisée, ne sachant pas quoi faire. Me demandant si je devais le faire ou non, si c’était comme ça que fonctionnait ce milieu, si ça en valait la peine, ce qu’il se passerait si je disais oui, ce qu’il se passerait si je disais non… J’ai évidemment privilégié mon intégrité et ma dignité. J’ai même eu honte d’avoir pu penser UNE SEULE SECONDE devoir le faire.

Je suis une fille un peu réservée, je n’ose pas blesser les gens, je ne sais pas dire concrètement « Non » ou « Merde » donc je monte un mensonge impliquant la famille, un accident grave etc, solution lâche mais efficace. Pas eu besoin de penser à beaucoup de choses tristes pour retourner auprès de S. en pleurant, tellement je suis à fleur de nerfs. J’explique que je dois partir, il me dit que non, que j’ai le temps, que je dois rester, que je n’ai pas passé assez de temps avec lui. Je récupère ma veste, il me force à lui faire un câlin, bien trop long à mon goût. Je déteste le contact forcé. J’ai envie de vomir. Je fuis en courant le salon, me pensant hors d’atteinte, tranquille.

Faux. C’est là que le harcèlement a commencé. Il m’a envoyé des sms pour savoir quand je revenais, pour me dire que j’avais toujours une dette, que c’était honteux cette façon de réagir, de ne pas tenir mes engagements. Il m’a aussi dit que « le milieu fonctionnait comme ça », qu’en tant que fille je n’avais pas 36 solutions pour réussir, qu’il avait l’habitude de faire ça avec d’autres filles qui souhaitaient quelques avantages. Qu’elles n’avaient jamais dit non, qu’il ne comprenait pas ma réaction, que je n’étais pas normale.

Douche froide. Il a fini par se lasser. Puis il a été remercié, est sorti de tout ça. Après cette première expérience, je me suis longtemps demandée si je voulais vraiment travailler dans un milieu qui traite les femmes de la sorte, comme des « vide-couilles » en somme, où la seule légitimité que l’on a, c’est par le corps.

Avec les années, ce qui me choque le plus, c’est qu’à ce moment-là, j’étais tellement « conditionnée » à avoir une image très précise et sexualisée de la femme dans le monde du jeu vidéo que j’ai vraiment réfléchi à si je devais laisser cet homme abuser de ma naïveté et de ma dignité. Je me suis vraiment demandée si en tant que journaliste spécialisée, j’allais devoir vivre avec ce genre de comportement quotidiennement. Avec ce genre d’acte, avec ce genre de réputation largement ouverte au slut-shaming, aux rumeurs, à la saloperie, au harcèlement.

Depuis, je me suis penchée sur la question du féminisme, de la représentation de la femme dans ce médium que j’adore. Je ne m’interroge plus sur le « dois-je le faire / ne pas le faire » si ma dignité est en jeu, car je me respecte. Je sais que j’ai des armes légitimes pour faire mon travail sans avoir à me justifier sur ma façon d’être, de m’habiller, de me comporter. Même si je me sens encore trop naïve, trop gentille. J’ai « digéré » cet épisode difficilement, mais ça n’a pas réussi à entacher ma motivation à travailler dans le jeu vidéo. Avec beaucoup plus de méfiance et de paranoïa c’est sur, mais avec la même passion comme un gros doigt levé vers ce genre de personnes.

Des bimbos pour booster les ventes

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Pour bien vendre le dernier numéro de février 2014 de « Video Gamer », quoi de mieux qu’une tripotée de « bimbos » ? Viens, toi, le lecteur sans jugement critique, viens te prendre plein de nichons (bien gros et rebondis) dans la figure !

Bien sûr, on aurait pu avoir des posters d' »aventurières », d' »héroïnes », de « femmes d’exception du jeu vidéo ». Non ! Nous avons droit au magnifique terme de « bimbos ».
Alors, qu’est-ce qu’une bimbo ?
Wiki nous dit : « Jeune femme superficielle qui prend exagérément soin de son apparence et sait jouer de ses charmes ; une ravissante idiote, une gourde sexy. »
Donc exit le cerveau, le jugement, l’esprit critique, la personnalité.
Les femmes dans le jeu vidéo, c’est des bimbos, peut importe leur rôle.
C’est bien dommage, car sur le poster, on peut apercevoir, entre autres, quelques phénomènes :
– Lara Croft, de Tomb Raider (non, ce n’est plus une aventurière, c’est une jeune femme superficielle) ;
– Nilin, de Remember Me (non, ce n’est plus une battante, c’est une ravissante idiote) ;
– Faith, de Miror’s Edge (pareil, il ne s’agit plus d’une femme aux capacités incroyables, dotée d’un caractère bien trempé, non, simplement d’une potiche).
– Elizabeth, de Bioshock Infinite (Une jeune femme intelligente, combattive et mystérieuse ? Non, une bimbo…)
etc.

Je ne considère pas que cela soit trop de s’énerver sur une telle couverture, quand on connait l’importance des goodies pour faire vendre un magazine.
Non.
Tous ces personnages détruits par UN SEUL MOT, c’est vraiment exaspérant. Résumer toute une variété de personnages par la simple qualification de BIMBOS, c’est terriblement sexiste, réducteur et méprisant.

« Viens lecteur, on t’offre du kiff sexuel, viens t’exciter sur des meufs trop bonnes, des vraies bimbos ! Oublie que ce sont aussi des personnages jouables, aux caractères complexes et particuliers, ne les prends que ce pour quoi elles ont été mises dans ce poster : le kiff de la bimbo ».

Merci les mecs.
Le pire, c’est que je les trouve vraiment beaux, ces deux posters. Ils me font envie. Parce que ces femmes sont belles, mais aussi parce que ce sont des personnages auxquels j’ai joué, que j’ai incarnés. Mais ce terme de « bimbo » détruit tout, car il est terriblement racoleur et salissant.

Je ne vois pas pourquoi on a préféré le mot « bimbo » à « aventurière », « héroïne » ou même « femmes », tout simplement.

Encore une fois, 52 % des joueurs sont des femmes… Et si on arrêtait de les prendre toutes pour des morceaux de viande faites pour appâter le mâle à manettes ?

Édité par Mar_Lard

Le Journal Du Geek cherche des babes au CES 2014

Pour cette édition 2014 du Consumer Electronics Show, on sent chez le Journal du Geek une vraie volonté de couvrir du contenu de fond :

Twitter - JournalDuGeek- On va essayer de vous trouver ...

Avec toutes les annonces et les projets d’avenir dont il était question au salon, c’est clair que la recherche d’hôtesses dévêtues était de la plus haute priorité pour satisfaire le lecteur… Du grand journalisme d’investigation.

Miranda affect

Je sais qu’une semaine ça peut déjà remonter à loin, surtout à l’échelle de Twitter. Mais bon, les choses étant ce qu’elles sont, j’ai pas eu l’occasion de coucher plus tôt sur papiers mes impressions suite à ce retweet de @Mar_lard à propos du jeu de mot de @PoufyGB, M-Ass Effect et la discussion… constructive qui s’en est suivi :

Qu’est-ce que ça nous montre ? Déjà, dans un premier temps, qu’il existe des commentateurs de jeux vidéo se disant « pro, » et ils ne sont pas tellement rares, qui oublient tout professionnalisme, toute distance critique lorsqu’ils commentent justement des jeux vidéo.

Mar_lard l’a très bien mis en lumière dans son article à propos de Joystick sur Genre! : qu’ils fantasment sur des fessiers féminins cadrés serrés et des héroïnes agressées trahit déjà un problème certain, mais qu’ils l’étalent comme si de rien était sur des médias exigeant d’eux une certaine « objectivité » en est un autre. Et il y en a pour dire « ça va, » « c’est une blague, » « c’est pas grave. »

Le jeu vidéo est par définition un « jeu », avec tout ce que cela peut sous-entendre de légèreté, les majors du secteur vendent ça comme étant « cool, » les commentateurs et les joueurs en parle comme d’un truc « cool; » cependant c’est tout sauf anodin : le jeu vidéo étant devenu, est-il besoin de le rappeler, la première industrie culturelle au monde, il est, à l’instar de la littérature, du cinéma ou de tout autre média, porteur de discours. On ne peut donc pas balayer d’un revers de main ces problèmes de représentation et de réception, qu’il faudrait d’ailleurs chercher à combattre d’autant plus activement.

Arrivons-en aux faits. S’ils parlent à qui mieux-mieux des fesses moulées de Miranda, c’est bien parce qu’ils n’ont pas eu à chercher bien loin vont-ils répondre… La promo de Mass Effect 2, dans lequel apparaît le personnage pour la première fois, n’y est pas allé de main morte (je ne retiens qu’un seul exemple ici, assez « éclairant, » à l’égard de l’usage du perso de Miranda pour le marketing : Histoires de couv’ : IG Magazine 6, massive affect). Les images de promo faisaient la part belle à Miranda en mode « cul-poitrine », sans parler de sa mise en avant sur les visuels, jaquettes, etc.

Comment en est-on arrivé là, alors qu’en la matière Mass Effect 1 était beaucoup plus neutre ? Le but étant de vendre, et la publicité opérant un nivellement par le bas en cherchant des facteurs parlants à tous, le plus simple parait donc de jouer déjà sur la teneur militaire et testostéronée mais aussi beaucoup sur la plastique de Miranda. Ou l’art pour le marketing de faire fantasmer cet acheteur de jeu vidéo adolescent, hétéro et en rut…

Ce serait tout aussi facile de dire que ce même marketing a les dents suffisamment longues pour influer sur la création du personnage, il suffit de lire les remarques contenues dans l’artbook des trois jeux (joke inside) : « […] Miranda’s body and clothing tried to balance sex appeal with a uniform […] » Une pub, sauf à valoriser, ça ne ment pas de manière éhontée (ahem…), on voit bien ici qu’il y avait déjà matière à faire avec ce « corps et cette tenue de Miranda qui devait équilibrer sex-appeal et uniforme » …

Mass-Effect-2-Widescreen-Wallpaper

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de faire le procès des jeux Mass Effect, de Bioware ou d’EA. Pour ce qui est du jeu stricto sensus, Miranda ne parait pas moins développée qu’un autre personnage, n’est pas moins cohérente au regard de l’univers des jeux, on l’aime ou on la déteste, là n’est pas le problème. Pour autant, pas besoin de chercher bien loin pour se rendre compte qu’il y a un truc qui cloche. Au milieu de tous les portraits-archétypes SF du jeu, Miranda est – ALERTE SPOILER – la femme créée pour être parfaite, littéralement. L’idée ne paraissait pas mauvaise en soi, elle aurait pu d’ailleurs conduire à une réflexion intéressante. Cependant elle est complètement sapée par la représentation qui est faite du personnage dans le jeu, à l’image du tweet repris par Mar_lard.

Comment voulez-vous en effet croire que les développeurs voulaient offrir une réflexion critique (peut-être que j’en demande trop) sur ce personnage de femme-objet si elle est justement toujours représentée et attifée en temps que telle ? Depuis son postérieur qui se retrouve cadré en gros plan à chaque dialogue, les plans cadrants au niveau de sa poitrine ou encore ceux ne montrant ses jambes et sa démarche (talons hauts oblige), pas de doute possible, Miranda est bel et bien objectifiée (un bel exemple de Male Gaze, de fétichisation du personnage féminin pour reprendre Laura Mulvey,) jusque dans ses sporadiques apparitions dans Mass Effect 3.

Qu’est-ce que moi, en temps que joueur, je retiens de tout cela ? Personnellement les jeux Mass Effect me paraissent sortir du lot, l’univers, les personnages, bref, c’est riche, bien fichu, attachant, prenant, dans une bonne mesure moins sexiste qu’une partie du tout-venant vidéoludique… Alors y voir les travers sexistes qui gangrènent déjà la majorité des autres productions JV, ça me parait d’autant plus consternant/atterrant/révoltant (rayer la mention inutile). Parce que, mine de rien, je n’aime pas les jeux vidéo pour la possibilité qu’ils m’offrent de me rincer l’œil.

Édité par Alda

GTA V est misogyne mais tais-toi

Le 16 septembre 2013, la chroniqueuse Carolyn Petit publiait sa critique de GTA V sur GameSpot, un site jeux vidéo anglophone majeur. Pour rappel, GTA V est l’évènement de cette année, éclatant tous les records de vente et raflant plusieurs prix. La série Grand Theft Auto s’enorgueillit de ses aspects violents et immoraux qu’elle pousse plus loin à chaque nouvelle sortie, se revendiquant « politiquement incorrecte » et s’appuyant sur un marketing provocateur.

Dans sa critique, Carolyn Petit analyse la misogynie « satirique » du jeu :

« Sur une note moins positive, il est profondément frustrant que, tandis que les personnages masculins principaux et secondaires sont imparfaits et complexes, […] GTA V a peu de place pour les femmes si ce n’est pour les représenter en stripteaseuses, prostituées, épouses éprouvées, petites copines sans humour et féministes new-age ridicules dont on est censé se moquer.

Les personnages ne cessent de proférer des dialogues qui glorifient la sexualité masculine tout en rabaissant les femmes, et les affichages et stations de radio de ce monde renforcent cette misogynie, avec des publicités qui font rimer masculinité avec voitures de sport tout en encourageant les femmes à acheter un parfum qui les fera « sentir comme une chienne ». Oui, ce sont des exagérations des courants misogynes de notre propre société, mais pas satiriques. Quand rien dans la narration ne vient souligner à quel point tout ceci est fou et mauvais, tout ce que fait le jeu, c’est renforcer et glorifier le sexisme. La beauté de conduire dans les collines ensoleillées de Los Santos en écoutant « Higher Love » par Steve Winwood devient vite amère quand une voix à la radio se met à parler d’utiliser une femme comme urinoir. »

Elle conclut en citant « message politique douteux et profondément misogyne » parmi les défauts du jeu – ce qui ne l’empêche pas de lui attribuer une note finale de 9/10. Pourtant la critique a suffit à enrager les joueurs. Il se trouve que Carolyn Petit est une femme trans – ce qui lui avait déjà valu maints commentaires transphobes sur ses premières chroniques; sa critique de GTA V a donc été inondée de milliers de réactions misogynes, homophobes et transphobes.

"Fuck cette chienne travelo dégrader les femmes a toujours fait partie de gta ce n'est une surprise pour personne et je veux foutument pas jouer une foutue femme dans gta si vous pédés ne l'aimez pas jouez à saints row et fermez vos gueules."

« Fuck cette chienne travelo dégrader les femmes a toujours fait partie de gta ce n’est une surprise pour personne et je veux foutument pas jouer une foutue femme dans gta si vous pédés ne l’aimez pas jouez à saints row et fermez vos gueules. »

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« Ok soyons honnêtes. Voilà ce que ça donne de laisser des femelles faire des critiques de jeux. Elles geignent sur le féminisme et baissent le score d’un super jeu comme GTA V alors qu’en fait, ça n’a rien à voir avec le jeu mais avec leur point de vue biaisé. » « C’est un travelo. Non, je suis sérieux, c’est un homme qui essaie d’être une femme. » « Ce n’est pas une femelle »

« C’est des conneries, foutues féministes, travestis. je suis foutument en colère j’ai vu du gameplay et je sais pour sûr que ce jeu est mieux que GTA IV. Connerie de chose homme-femme »

« profondèment misogyne devrait faire monter la note, pas la baisser »

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« A vous toutes femmes idiotes : Nous ne sommes pas furieux à cause du score, nous sommes furieux à cause de la RAISON donnée par ce foutu homo. « Oh parce qu’ils sont méchants avec les femmes! » Foutument pathétique. Je vais aller tabasser une vaurienne de pute sur GTA V tout de suite et en rire. »

« On dirait que Carolyn avait ses règles hein. » « Je ne crois pas qu' »elle » ait ses règles, à moins que…enfin, peut-être. » « Non, pas de règles. Mais il aimerait bien. » « Carolyn voudrait juste que son cul soit aussi beau que ceux dans GTA V »

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« Ils ont mis une FEMME pour critiquer ça ????!!!!! WTF Gamespot ???????????!!!!!!!!!!!!!!!!! »

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« Le rôle d’une femme dans GTA V est d’apporter une bière à l’homme pendant qu’il y joue »

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« Carolyn. Tu n’es même pas une femme alors ta gueule sur le féminisme, tu essaies de ressembler à une femme stéréotypée mais en réalité tu n’es qu’un pédé hideux, aucune quantité de pilules d’hormones ne peut changer ça. Tu as détruit gamespot pour moi et beaucoup d’autres. »

Et beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP d’autres…Des voix se sont élevées pour réclamer une nouvelle critique du jeu par un chroniqueur « impartial » (un homme), et une pétition fut même créée pour que Carolyn Petit soit virée de GameSpot – « pour que GTA conserve sa bonne réputation, et arrêter la merde féministe ».

Tout ça parce que cette femme a osé faire son boulot : critiquer un jeu vidéo.

Heureusement, GameSpot a soutenu sa chroniqueuse et publié cette très bonne vidéo pour défendre sa critique et discuter la validité « satirique » de GTA V.

Plus à ce sujet :
http://howtonotsuckatgamedesign.com/2013/09/you-are-not-getting-it/

Merci à Vailalex pour sa participation à cet article !

La page Facebook de JeuxActu

Article par Shyvahna sur son blog.

Un coup de gueule bien senti envers le Facebook de JeuxActu qui s’en donne à coeur joie : photos voyeuses de cosplayeuses, femmes dénudées à gogo sans rapport avec l’univers du jeu vidéo, humour misogyne…

Ou comment le webzine tente la connivence avec son public qu’il conçoit comme forcément masculin, hétérosexuel, misogyne et obsédé de cul.